Bercy 1:26
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Baptiste Morin / Crédits photo : MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Alors que Bruno Le Maire a reçu les distributeurs à Bercy mercredi, c'est au tour des industriels de l'agro-alimentation d'être accueillis par le ministre de l'Economie. Ces derniers avaient promis au printemps dernier de baisser les prix mais pour le moment, les gestes sont trop timides et ne se font pas sentir chez le consommateur.

Après les distributeurs mercredi, Bruno Le Maire reçoit ce jeudi matin les industriels de l’agro-alimentation, ceux qui produisent les produits de marque nationale. Ce sont eux qui avaient promis de baisser les prix au printemps. Pour l’heure, les gestes sont trop timides pour être visible à la caisse. Et si ces industriels ne bougent pas, ce n’est pas faute de marges de manœuvre financière.

Peu de consommateurs connaissent le groupe anglo-néerlandais Unilever. Pourtant, ils connaissent très bien les marques des produits que ce géant de l’industrie alimentaire produit :  Dove, Axe, Knorr ou encore Magnum… Au 1er semestre, le bénéfice d’Unilever a augmenté de 22%. Quelques 3,5 milliards d’euros encaissés par le géant.

Le groupe américain Mondelez n’est pas beaucoup plus familier et pourtant, il est bien connu des plus gourmands car il fabrique les biscuits Lu et les chocolats Milka et Toblerone par exemple. Mondelez a, lui, enregistré une hausse de 26% de son bénéfice net au 2e trimestre de cette année.

Coca-Cola a fait un geste… léger

Malgré ces résultats, rares voire inexistantes sont les baisses de tarifs sur les produits d’Unilever et de Mondelez. Coca-Cola, autre géant de l’agro-alimentation, a baissé ses prix de 10% sur certains de ses produits. Mais le geste apparait faible car dans le même temps les bénéfices du groupe ont augmenté de plus de 30%.

"Le seul sujet qui fera bouger les marques dans un sens ou dans un autre, c’est la question des volumes, rappelle Philippe Goetzmann, expert de la consommation et de la grande distribution. Si une marque est en train de perdre fortement des volumes avec un risque de perdre des parts de marché, c'est là que ces marques vont retravailler leur prix. Ce n’est pas pour faire les beaux yeux auprès d’un ministre ou d’une campagne de presse. La question, c’est : 'est-ce que les volumes tiennent ou pas ?'."

Une baisse des ventes de volumes qui s’accentue

Et justement, ces volumes ne tiennent plus. Le panéliste Circana relève depuis le début de l’année une baisse de 7,3% sur un an des ventes en volumes des produits de marque nationale. C’est le signe que le consommateur ne s’y trompe pas.

Pour partie, les Français consomment tout simplement moins. Mais ils sont aussi de plus en plus à reporter leur choix sur des produits de marques distributeurs. Les ventes de ces références augmentent de 4,2% sur un an. Les produits premiers prix quant à eux sont largement préférés (+23,3%).