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Joanna Chabas, à Yerres (Essonne), édité par , modifié à
Brive, Perpignan, Béziers et bien d'autres : de nombreuses communes voient leurs maires prendre des arrêtés autorisant la réouverture des commerces malgré le confinement et les recommandations de l'État. Au risque de créer un imbroglio dans les centres-villes, comme à Yerres, où Europe 1 s'est rendue.
REPORTAGE

C'est un vrai front de la colère qui est en train de naître un peu partout en France : les commerçants qui veulent lutter contre la fermeture obligatoire du second confinement sont soutenus par les élus de plusieurs communes de France. Certains maires prennent des arrêtés municipaux pour autoriser la réouverture des commerces de centre-ville au détriment des recommandations des préfets et de l'État face au coronavirus. À Yerres, dans l'Essonne, la situation est confuse, ce qui déstabilise encore plus les professionnels.

Pas de verbalisation, mais…

La bonne nouvelle de la réouverture des boutiques n'aura duré que le temps d'une matinée pour les commerçants yerrois. Chantal, coiffeuse, était tout heureuse d'expliquer que le salon était plein depuis samedi matin quand des policiers sont entrés dans son salon. "Vous pouvez terminer vos clients, mais après il faudra fermer", lui ont-ils expliqué, assurant qu'il n'y aurait pour l'heure "pas de verbalisation vu qu'il y a eu un arrêté du maire". "Sachez que le prochain équipage passera cette après-midi et pourrait vous verbaliser", ont cependant indiqué les forces de l'ordre à Chantal.

Les commerces qui ne respectent pas les mesures du gouvernement risquent donc une verbalisation et surtout une fermeture administrative. "J'avoue que c'est très déstabilisant, cette sensation d'avoir l'impression qu'on à nouveau le droit d'exercer notre profession et que d'un seul coup, tout s'arrête à nouveau", regrette Chantal, la coiffeuse, qui va fermer son salon, dépitée.

Le maire dénonce une "injustice"

Le maire de Yerres, Olivier Clodong, observe la situation d'un autre œil. Sorti pour rencontrer les commerçants, il insiste sur le fait qu'ils peuvent rester ouverts avec son arrêté : "À la minute où on se parle, je n'ai pas d'informations de la préfecture, comme quoi mon arrêté est retoqué. Il est donc toujours valable."

L'édile justifie son arrêté par la nécessité de lutter contre une inégalité de traitement entre les commerces : "Là où il y a de l'injustice, c'est quand on autorise les grandes surfaces et les hypermarchés à ouvrir et quand on fait fermer les petits commerces qui eux n'ont pas le droit de vendre", estime-t-il, demandant solennellement à l'État d'entendre son appel et de laisser les petits commerces non-essentiels ouvrir pendant ce deuxième confinement.