Xavier Bertrand 1:30
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L'ancien ministre du Travail estime que reculer l'âge de départ à la retraite à 64, puis 65 ans, est indispensable pour conserver le niveau des pensions. Il a détaillé ses propositions dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1. 
INTERVIEW

Pour lui, c'est la seule voie possible, mais elle nécessite "du courage" et de "dire la vérité". Xavier Bertrand est pour reculer l'âge de départ à la retraite à 64, puis 65 ans pour conserver un équilibre du système. "Soit vous demandez aux gens de travailler un peu plus longtemps, soit vous leur demandez de payer un peu plus de cotisations, ou alors vous leur dites 'vous toucherez moins de pension'. Et quand vous n'êtes pas clair, c'est une baisse des pensions à laquelle on arrive", justifie l'ancien ministre du Travail dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1, dimanche.

"On ne serait à 64 ans qu'à l'horizon 2028-2030"

Le président des Hauts-de-France ne manque, lui, pas de clarté : il faut repousser l'âge du départ à la retraite, exhorte-t-il. "Ce que je propose, c'est 64 ans pour commencer, 65 ans à terme". "On commencerait à partir du 1er janvier 2020 à travailler deux ou trois mois de plus par an. On ne serait à 64 ans qu'à l'horizon 2028-2030, et si l'espérance de vie continue à bien progresser, on serait à 65 ans quatre ans après."

Les professions les plus dures physiquement ne seraient pas concernées

Xavier Bertrand, lui-même auteur d'une réforme des retraites en 2008, propose par ailleurs de prendre en compte les situations individuelles, notamment la pénibilité, et appelle à faire la différence entre ouvriers et cadres supérieurs. "Je pense qu'il faut qu'il y ait des correctifs pour les métiers pénibles et les femmes" afin de prendre en compte les potentielles interruptions de carrière en cas de maternité, explique-t-il.

Néanmoins, le président des Hauts-de-France semble avoir peu d'espoir que ses propositions soient entendues en haut lieu. "Je pense que le président de la République est tétanisé par cette question [du recul de l'âge de départ à la retraite], il y a une sorte de tabou".