Les librairies peuvent à nouveau recevoir du public. 2:41
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Nicolas Carreau, édité par Antoine Terrel , modifié à
Dans les grandes villes, la majorité des libraires ont pu sauver les meubles grâce au "click and collect". Ceux des plus petites villes sont en revanche plus en difficulté. Du côté des éditeurs, les auteurs les plus connus ont sauvé le marché, mais les écrivains méconnus n’ont pas vraiment pu émerger. 

Depuis samedi, au grand soulagement d'une grande partie du secteur, les librairies peuvent enfin réouvrir leurs portes au public, après plusieurs semaines de fermeture pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Mais comment les libraires ressortent-ils de cette période de confinement ? 

Il y a ceux pour qui le "click and collect" a été un succès inattendu, comme ce libraire de région parisienne qui a doublé son chiffre d’affaires. Dans les grandes villes, et à Paris en particulier, la plupart ont sauvé les meubles. Ils sont à 30-40% de leur chiffre habituel. Ça a été en revanche beaucoup plus dur dans les plus petites villes.

Des clients fidèles 

Ce qui a beaucoup aidé, c’est le militantisme de certains clients qui ont voulu sauver les librairies et qui ont renoué avec leur librairie de quartier plutôt que de commander sur Amazon. Et ce week-end, les clients sont revenus. Chez les libraires interrogés par Europe 1, c’est carton plein. La difficulté était simplement de maintenir la jauge sanitaire. Même bon bilan du côté de la FNAC. C’est l’effet déconfinement couplé à l’urgence des cadeaux de Noël. A-t-on pour autant assisté à un retour en grâce de l'objet livre ? La plupart des observateurs sont d’accord pour dire que, pendant le premier confinement en particulier, beaucoup ont repris goût à la lecture, faute de cinéma, de théâtre, de sorties. On peut donc espérer que ce retour en grâce s’installe dans la durée.

Le marché de l'édition sauvé par les poids lourds

De leur côté, les éditeurs sauvent aussi les meubles. En moyenne, ils ont fait -7% sur l’année. Le numérique, surtout au printemps, a augmenté de 20%. Les professionnels du secteur s’attendaient à bien pire, notamment avec la fermeture des rayons livres de la grande distribution.

Ce qui a sauvé le marché, ce sont les poids lourds. Car forcément, si on ne flâne pas dans les librairies, on ne trouve pas la pépite inconnue. Alors, Olivia Ruiz, John Grisham, Amélie Nothomb, Carrère, Obama… tous ces livres se sont très bien vendus. Mais les écrivains méconnus n’ont pas vraiment pu émerger. D’autant que toutes les rencontres en librairie ont été annulées. Et pour l'édition, le mois de décembre devrait être intense avec l’arrivée des prix et, dès ce lundi, la remise du Goncourt.