«Manga, tout un art !» : l’exposition qui retrace l’histoire d’un phénomène japonais
Du maître Hokusaï aux héros cultes des années Dorothée, le Musée Guimet dévoile une exposition qui explore la naissance et l’évolution du manga. Un voyage où l’on découvre comment cet art populaire puise ses racines dans le Japon du XIXᵉ siècle tout en nourrissant encore l’imaginaire contemporain.
Une exposition qui ravira les amoureux du Japon en plein cœur de la capitale. Le musée Guimet, à Paris, met à l’honneur le manga avec "Manga tout un art !". L’occasion d’aller bien au-delà de l’image parfois trash qu’on peut en avoir et de mieux comprendre les origines de cet art nippon, qui plonge ses racines dans le dessin japonais de la fin du XIXᵉ siècle.
Aujourd’hui objet de consommation courante, le manga n’a pourtant pas toujours eu la même signification. En France, le mot apparaît dès 1896 sous la plume d’Edmond de Goncourt, auteur d’une biographie consacrée à Hokusaï, maître de l’estampe à qui l’on doit notamment La Grande Vague.
On parle alors de "la manga", puis à la fin du XIXᵉ siècle "le manga", terme qui prend progressivement le sens de caricature, avant de désigner plus largement le récit en bande dessinée.
Un pont entre tradition et modernité
L’exposition "Manga, tout un art" propose un véritable pont entre l’art japonais ancien et la création contemporaine. On y découvre notamment des dessins originaux d’Astroboy, personnage culte imaginé par Osamu Tezuka.
Considéré comme le "dieu du manga", Tezuka est celui qui a entraîné cet art vers une production industrielle, notamment à travers les premiers dessins animés que la France découvrira pendant les années Dorothée : Goldorak, Albator, Capitaine Flam… Autant de héros qui ont marqué toute une génération.
Le passé qui inspire le présent
L’exposition met aussi en lumière des pièces fascinantes, comme des casques japonais de l’époque Edo, ornés de cornes qui évoquent étonnamment l’allure de Goldorak. On y croise de nombreux samouraïs, figures pourtant disparues au milieu du XIXᵉ siècle mais restées omniprésentes dans les mangas.
Leur persistance témoigne d’une volonté de fournir au pays un socle identitaire, un imaginaire commun dans lequel la société japonaise continue de puiser.
"Manga tout un art" raconte donc un phénomène culturel qui dépasse largement la bande dessinée : une histoire, une esthétique, une mémoire collective, et surtout un dialogue ininterrompu entre passé et modernité. L'exposition est à voir jusqu’au 9 mars prochain.