Les All Blacks reviennent en finale !

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Le premier choc des géants du Sud a tourné à l’avantage des champions du monde néo-zélandais, vainqueurs de l’Afrique du Sud samedi à Twickenham (20-18) au terme d’une première demi-finale de Coupe du monde crispée, où l’indiscipline a bien failli coûter cher aux All Blacks auteurs toutefois des deux essais du match. L’Australie ou l’Argentine, opposées dimanche (17 heures), tenteront de les rejoindre en finale.  

La guerre des mondes à Twickenham. C’est l’affiche de cette première demi-finale entre les All Blacks plus joueurs que jamais et les Springboks maîtres du défi physique. Créer ou détruire, c’est un résumé un brin caricatural de cette opposition entre meilleurs ennemis de l’hémisphère sud. Et pourtant, ce sont bien là les piliers sur lesquels Steve Hansen d’une part et Heyneke Meyer d’autre part ont choisi de construire leur campagne vers le Graal.

Le jeu des champions du monde néo-zélandais, comme celui qui permet aux coéquipiers de Richie McCaw, une semaine après la démonstration trop facile face aux Bleus de Saint-André (62-13), d’inscrire le premier essai de ce choc. Une touche vite jouée qui met la défense sud-africaine sur les talons et un ballon qui file déjà sur l’aile opposée pour, d’une passe acrobatique signée McCaw, envoyer Jérome Kaino pointer en coin l’essai que transforme Dan Carter (3-7, 9e). Les All Blacks ont frappé !

Les Boks restent au vestiaire

Mais ces Néo-Zélandais ont comme un problème. Du genre plutôt récurrent, sans incidence lorsqu’il s’agit de se frotter à des nations dites mineures – la France y compris – mais nettement plus dommageable face à ces Boks si solides et rigoureux sur leurs bases : l’indiscipline all black coûte cher, très cher. Surtout face à un buteur de la trempe du jeune Handré Pollard qui, malgré ses 21 ans et là où Carter égare une tentative (33e), enquille ses coups de pied avec l’aplomb d’un vieux briscard (3e, 11e, 21e, 39e). Une 9e pénalité (!) en quarante minutes (13 au total contre 6 pour les Boks), venue sanctionner le geste d’antijeu stupide, mais symptomatique d’un Kaino hors-jeu et qui laisse son équipe à quatorze suite au 4e carton jaune des Néo-Zélandais dans la compétition. Le tenant du titre peut bien compter 72% de possession, il est mené à la pause (12-7).

" Ça fait partie de ces grandes batailles dont on est fiers de sortir vainqueurs "

On devine sans peine les axes du discours de Steve Hansen à la mi-temps. Qui porte ses fruits si l’on s’en tient à la reprise surtout ratée par les Sud-Africains. On rend des ballons et, en supériorité, on prend des points avec ce drop de Carter (12-10, 46e). Même un Schalke Burger, si précieux depuis le début du tournoi, lâche un ballon à la fois rendu glissant par l’apparition de la pluie, mais surtout brûlant dans ses propres 22 mètres. La sanction est immédiate avec le nouvel essai en bout de ligne de Beauden Barrett, à peine entré en jeu. Pire pour les Boks, c’est Bryan Habana qui, pour une faute au sol sur l’action, voit jaune à son tour (12-17, 52e). Un tournant, imagine-t-on.

Pollard, malgré son sang-froid face aux poteaux (15-17, 58e), paye le retour des vestiaires raté par son équipe et ce gros quart d'heure d'errance. Sans cap, ni option de jeu véritable. Un coaching sud-africain nécessaire, même si Carter, lui d’une redoutable précision dans sa direction du jeu, a redonné cinq points d’avance aux siens (15-20, 60e). Victor Matfield, pour sa 126e sélection, n’est pas de trop pour tenter de renverser la tendance et pour contribuer à ramener les Boks au contact grâce au pied de Pat Lambie, successeur de Pollard en 10 (18-20, 69e). Mais ce sont bien les All Blacks, trop expérimentés pour lâcher prise, qui rejoignent leur quatrième finale de Coupe du monde. Avec l’espoir d’y devenir la première équipe à défendre sa couronne face au vainqueur de l’autre demi-finale entre l’Australie et l’Argentine dimanche, à Twickenham (17 heures).    

Europe 1 avec Sports.fr