Il est possible de rendre visite à un proche dans un Ehpad. 1:24
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Lionel Gougelot, édité par Ugo Pascolo
C'est l'une des grandes différences entre confinement et reconfinement : la possibilité de rendre visites à ses proches en Ehpad. Bénéfiques pour les résidents et leur famille, elles se font dans un cadre sanitaire strict parfois contraignants. Mais ces mesures de sécurité rassurent les habitants de l'établissement rencontrés par Europe 1. 
REPORTAGE

"Je ne voudrais pas être celui qui veut introduire le virus dans la maison." C'est l'une des grandes différences entre confinement et renconfinement annoncée par Emmanuel Macron lors de l'annonce de ce nouveau tour de vis : la possibilité de rendre visite à ses proches en Ehpad. Mais pour ces établissements, pas question de se transformer en clusters. Des règles sanitaires strictes s'appliquent donc pour minimiser au maximum les risques de contamination au coronavirus. C'est notamment le cas dans un Ehpad situé à Saint-Saulve, près de Valenciennes. Des mesures qui sont de nature à rassurer Jean. 

"C'est mieux que rien"

Pour rendre visite à son épouse très dépendante, il a dû tout d'abord prendre rendez-vous. Mais ce n'est pas tout, la rencontre est limitée dans le temps, le masque obligatoire et le gel hydroalcoolique doit être à portée de mains. Distanciation oblige, une grande table le sépare également de sa femme. "Il y a le contact visuel, mais il manque le fait de pouvoir se tenir la main", commente Jean au micro d'Europe 1. Avant de relativiser : "c'est sûr que c'est mieux que rien parce qu'on a rien eu pendant les deux mois du premier confinement." 

Maintenir le lien famille résidence est désormais une priorité autant que possible. Et c'est bon pour le moral de Paulette, 82 ans, qui continue de voir régulièrement son fils. "C'est très important, quand bien même c'est très peu de temps, ça fait chaud au cœur", explique-t-elle. 

Éviter le sentiment d'abandon

"On a tous cette demande de ne pas être seul, de voir les nôtres, c'est humain", analyse de son côté, Maryline Fehner, cadre de santé de l'Ehpad. Fort de l'expérience du premier confinement, éviter le sentiment d'abandon est devenu l'une des priorités de l'établissement. "Pendant la première phase, on a vu des personnes âgées qui perdaient beaucoup de poids. Le fait de rester isolé, ça diminue le moral et ça diminue du coup l'envie de manger", détaille quant à elle Sylvie Soyer, médecin coordinatrice. "La dénutrition, c'est dangereux pour les patients."

Tant que le coronavirus épargnera cet établissement, les visites seront donc maintenues pour la santé morale et physique des résidents.