Les prix sont à nouveau très haut dans toutes les stations services. (Illustration) 1:02
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Dimitri Vernet avec AFP
1,94 euro pour le gazole, 1,91 euro le SP95... Un mois après la fin de la ristourne à la pompe du gouvernement, le prix du litre de carburant se rapproche de nouveau dangereusement des deux euros. Pourquoi les prix à la pompe continuent-ils de grimper en France ?

Les prix des carburants routiers ont à nouveau augmenté en France la semaine dernière, selon des chiffres publiés lundi par le gouvernement qui font apparaître une hausse des prix comprise entre 17 et 27 centimes le litre au cours du mois écoulé. Dans les stations-service françaises, tous les carburants se rapprochent de la barre des deux euros du litre, selon des chiffres du ministère de la Transition énergétique arrêtés vendredi et publiés lundi.

Une hausse d'environ 25 centimes en un mois

Dans le détail, le gazole s'est vendu au prix moyen de 1,9432 euro le litre, soit 2,7 centimes de plus que la semaine précédente. Il faut débourser 17,6 centimes de plus par litre comparé au 30 décembre. L'essence sans plomb 95 a augmenté pour sa part de 3,2 centimes en une semaine, pour un prix affiché de 1,9334 euro en moyenne, et le SP95-E10 était en hausse de 3,5 centimes, vendu à un prix moyen national de 1,9103 euro le litre.

Comparé à décembre, les automobilistes paient plus cher, respectivement 25,46 centimes supplémentaires le litre pour l'essence sans plomb 95 et 26,8 centimes le litre pour le SP95-E10. Par comparaison, le bioéthanol ou E85 dont la consommation a battu un nouveau record l'an dernier, s'affichait vendredi à 1,1154 euro. Il est vendu dans une station-service sur trois environ.

Le tarif du bioéthanol subit lui-aussi une hausse liée à l'augmentation des coûts agricoles et des prix de l'énergie, notamment du gaz, ce qui a été répercuté dans les contrats d'approvisionnement conclus entre les fournisseurs d'éthanol et les distributeurs de carburants.

Une indemnité de 100 euros à demander

Le 1er janvier a sonné le glas de la ristourne générale financée par l'État et qui a coûté 8 milliards d'euros l'an dernier. Une indemnité de 100 euros l'a remplacée, que les automobilistes concernés -- c'est en fonction de leur revenu-- peuvent demander sur le site des impôts jusqu'au 28 février. L'aide est versée en une fois, pour 2023, pour ceux qui utilisent leur véhicule pour aller travailler.

Trois explications à l'augmentation

Il y a trois explications à cette augmentation : les grèves de l'automne, la ristourne de TotalEnergies et la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. 

Pour les deux premiers points, les grèves de novembre ont considérablement bouleversé le marché. Avec les raffineries à l'arrêt, les distributeurs ont dû s'approvisionner en carburant ailleurs et ont payé le prix cher engendrant une répercussion immédiate sur les prix à la pompe. Paradoxalement, la ristourne de TotalEnergies a également eu un impact puisque la concurrence ne pouvant s'aligner sur cette baisse de prix, a conservé toutes ses marges. C'est le cas notamment de la grande distribution où il n'y quasiment plus d'opération à "prix coûtant". Et les distributeurs ne devraient pas renouveler l'expérience du prix coûtant, puisqu'un décret interdira la publicité sur les produits pétroliers dans les prochaines semaines.