sandra regol 9:44
  • Copié
Juline Garnier
Beaucoup d'incertitudes et d'atermoiements viennent parasiter une potentielle union de la gauche aux législatives. Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d'Europe Écologie Les Verts est venue détailler au micro d'Europe 1 la position des écologistes dans les négociations. "Il y a encore beaucoup de sujets à voir", a-t-elle précisé, justifiant la longueur des débats.
INTERVIEW

Après avoir passé des années à se déchirer, la gauche tente désormais de se rassembler, et avec elle, Europe Écologie Les Verts. Après sa défaite à l'élection présidentielle, le parti écologiste négocie pour la bataille des législatives, même si cela doit être main dans la main avec Jean-Luc Mélenchon. "Vous savez, ça fait cinq ou dix ans qu'on fait tout autre chose que se rassembler les uns les autres. Donc vous m'accorderez que ça mette un peu de temps et que ce soit normal d'essayer de faire les choses au mieux", se justifie Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d'EELV.

Objectif : concilier les divergences

L'écologiste rappelle que la volonté d'une alliance entre la France Insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste et EELV est elle-même historique, mais qu'"il y a encore beaucoup de sujets à voir" pour proposer un projet commun. Pour l'élue, le plus difficile est de concilier toutes les divergences dans les propositions, d'où la longueur dans les négociations. 

"On vient de passer un quinquennat avec par exemple un ministre de la Justice, un ministre de l'Intérieur, qui passaient leur temps à être en désaccord et à s'engueuler. On voudrait bien éviter cet amateurisme aux Françaises et aux Français si nous gagnons", explique Sandra Regol.

Le problème de l'hégémonie

Le Parti socialiste suspendu les négociations ce vendredi parce qu'il soupçonne notamment la France insoumise de vouloir créer une hégémonie de leur propre parti. "C'est un peu la maladie infantile de la gauche", commente-t-elle.

"C'est ce qui la structure, ce qui la façonne, c'est l'hégémonie. Vous parlez à une écologiste, donc évidemment, je partage les valeurs de la gauche, mais je ne suis pas issue de cette famille, je ne partage pas les codes et donc je constate que Parti socialiste, Parti communiste ou France insoumise sont traversés par ce tropisme hégémonique. Il y a une volonté de sortir de l'hégémonie, mais on se défait pas comme ça d'une culture centenaire."

Un accord dès ce week-end ?

Selon les informations du Journal du dimanche, qui paraît ce samedi, l'ex-candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon pense qu'un accord sera bouclé ce week-end. 

"C'est ce qu'on espère. On est nombreux à l'espérer parce que ce serait le moyen de répondre à l'espoir des Français et de proposer autre chose à partir de ce président qui a été reconduit le 24 avril dernier. Donc oui, je partage son optimisme, mais pour autant, on ne va pas faire les choses par-dessus la jambe et il reste encore pas mal de choses à travailler", précise l'élue, qui s'inquiète du futur programme porté par cette potentielle union à l'Assemblée nationale. 

"Le fait est que pour avoir le moyen de faire passer des lois, eh bien il faut avoir des élus à l'Assemblée nationale. Et pour avoir les moyens d'imposer une cohabitation, eh bien il faut avoir la majorité à l'Assemblée nationale", conclut-elle. Il reste une semaine à la gauche pour trouver un accord.