Éric Coquerel 1:40
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Alexandre Chauveau, édité par Solène Leroux , modifié à
L'Assemblée élit ce jeudi la présidence de la commission des finances. Après la désignation de deux députés du RN au poste de vice-présidents du bureau de l'Assemblée mercredi, une tel scénario peut-il se reproduire pour la présidence de la commission des finances  ? Trois candidats s'affrontent.
ANALYSE

L'Assemblée nationale continue de se mettre en ordre de marche avec l'élection à la présidence de la très convoitée commission des finances. La gauche redoute un nouveau coup de Trafalgar : la Nupes ne décolère pas après la désignation de deux députés du Rassemblement national au poste de vice-présidents du bureau de l'Assemblée mercredi. Une première dans l'histoire. Elle y voit le résultat d'une entente entre la majorité, les élus LR et le Rassemblement national. Une telle manœuvre peut-elle se reproduire pour la présidence de la commission des finances ?

Trois candidats s'affrontent ce jeudi pour la commission des finances : Éric Coquerel pour La France insoumise, Véronique Louwagie pour LR et Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national. Le favori, c'est Éric Coquerel, mais le vote à bulletins secrets peut réserver quelques surprises. Pour bien comprendre, il faut avoir ces chiffres en tête. La commission, qui élit elle-même son président, est notamment composée de 18 membres de la Nupes, onze du Rassemblement national et huit des Républicains. Par conséquent, si chaque député vote pour son candidat, Éric Coquerel devrait être élu.

LR assume de voter uniquement pour leur candidate

Une hypothèse que craint la majorité, car le député insoumis aurait accès à la quasi-totalité des dossiers fiscaux, des particuliers comme des entreprises. De leur côté, les Républicains voteront pour leur propre candidate et assument de ne vouloir donner aucune voix au RN et à la Nupes. Au grand désarroi du parti de Marine Le Pen, qui espérait un geste de la droite en sa faveur, au nom de la tradition qui veut que la présidence de cette commission revienne au principal parti d'opposition.

Ainsi, la seule option pour faire barrage à Éric Coquerel serait qu'une partie de la majorité se mobilise en faveur du Rassemblement national. Ce serait alors une double révolution. D'abord parce que, traditionnellement, la majorité s'abstient. Ensuite, parce qu'elle offrirait au RN un poste clé, ce qui ne manquerait pas de provoquer la colère de la Nupes.