Venezuela : "On va avoir une Assemblée qui ne sera pas reconnue par le peuple"

© JUAN BARRETO / AFP
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Jean-Jacques Héry et A.D. , modifié à
Interrogé par Europe 1, un habitant d'une petite ville proche de la capitale décrit un dimanche d'élection dominé par la tension et la peur. Et pense que les troubles vont continuer après l'élection de l'Assemblée.

Le Venezuela est au bord de l'implosion. Dimanche, dix personnes sont mortes dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, en margee de l'élection d'une Assemblée constituante. Un candidat et un dirigeant de l'opposition ont également été tués par balle. Un militaire a aussi été abattu. Pour l'opposition qui boycotte le scrutin de dimanche, l'Assemblée constituante est une route directe vers la dictature. Armando, un habitant de Caracas, témoigne au micro d'Europe 1.

"Les manifestants avaient peur". "On ressent une grande tension ici. Les manifestants sont sortis sur plusieurs avenues pour protester mais ils sont 'réprimés' par la garde nationale. Je le ai vus de loin sur une autoroute du centre de Caracas : la police était face aux manifestants qui, eux, avaient peur. Ils se tenaient un peu éloignés", décrit-il, avant d'analyser la situation politique de son pays, en proie à l'une des plus grandes crises de son histoire. 

"Les troublent vont encore continuer". "Bien sûr, il y a des gens qui vont voter mais ils ne sont pas nombreux. Ma famille vit dans une petite ville à 15 km de Caracas mais il y a beaucoup d'agitation et personne n'ose sortir de chez soi. La majeure partie de la population est contre ce scrutin. On va avoir une Assemblée qui ne sera pas légitime, qui ne sera pas reconnue par le peuple. C'est pour ça que les troubles vont encore continuer. La tension va rester la même", conclut-il.