Il y a 40 ans, le Hezbollah frappait Paris : quelle menace représente l'organisation aujourd'hui ?
Le 7 décembre 1985, le Hezbollah frappait la France en faisant exploser deux bombes dans deux des plus célèbres magasins parisiens, les Galeries Lafayette et le Printemps. Quarante ans après, quelle menace représente cette organisation ? Europe 1 fait le point avec David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient.
Il y a 40 ans jour pour jour, le 7 décembre 1985, deux bombes explosaient dans deux des plus célèbres magasins parisiens, les Galeries Lafayette et le Printemps. Ces attentats, qui avaient fait 43 blessés dont certains très gravement brûlés, avaient été revendiqués par le Hezbollah en signe de protestation à la présence française, notamment au Liban.
Une longue série d'attentats à Paris en 1985
Cet attentat s'inscrit à l'époque dans une longue série d'actes terroristes menés par l'organisation paramilitaire et politique basée au Liban. En un an, 14 attentats frappent Paris en cette année 1985 : les Champs-Élysées, la place Saint-Michel ou encore le Forum des Halles sont visés. Le plus meurtrier reste celui de la rue de Rennes, avec sept morts et 55 blessés.
Ces attaques terroristes ont toutes été revendiquées par le Hezbollah, étroitement lié à l'Iran et farouchement opposé à Israël. "Il y avait une présence française historiquement importante au Liban que le Hezbollah voulait voir disparaître", expose David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient. "Il se trouve que sur le territoire national, il y avait la réclamation de libération de prisonniers politiques arabes", rappelle-t-il auprès d'Europe 1.
"Des velléités du Hezbollah dans un certain nombre de pays"
Aujourd'hui, la direction de ce groupe chiite a quasiment été anéantie par Israël. "Il y a un affaiblissement du Hezbollah en tant que structure politico-militaire, mais il demeure que le Hezbollah constitue le mandataire principal de la République islamique d'Iran", note le spécialiste du Moyen-Orient.
La capacité de frappe du Hezbollah à l'étranger repose surtout sur son unité 910, dirigée par un membre du conseil du Djihad, à la vocation à monter des opérations extérieures. "Il y a des velléités du Hezbollah dans un certain nombre de pays, en ayant des cibles israéliennes ou des intérêts liés à la communauté juive", souligne David Rigoulet-Roze.
Les services de renseignement se montrent donc vigilants, d'autant que les tensions entre l'Iran et la France sur le nucléaire persistent.