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Comment analyser la condamnation de Christophe Gleizes ? Le décryptage de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie

Europe1 .fr . 1 min
Christine Kelly

Christine Kelly et vous

Christine Kelly

Le journaliste français Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison en appel en Algérie pour "apologie du terrorisme". Dans l'émission "Christine Kelly et vous", Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, évoque trois raisons principales qui expliquent cette décision de la justice algérienne.

La sentence a été confirmée en appel : Christophe Gleizes a été condamné mercredi à sept ans de prison en Algérie pour "apologie du terrorisme", après être entré en contact avec un dirigeant de club de football kabyle également membre d'un mouvement indépendantiste. Pour Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, "il y a trois aspects" dans ce verdict.

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"Le procès de la Kabylie"

D'abord selon lui, "c'est le procès de Christophe Gleizes et du journalisme, mais aussi de la Kabylie, des Kabyles, qui sont un peuple irrédentiste. C'est une population plutôt laïque, qui n'est pas arabe mais berbère", ajoute-t-il dans l'émission Christine Kelly et vous, soulignant que le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) va revendiquer l'indépendance de la Kabylie à Paris le 14 décembre prochain.

Au-delà d'être un message à la Kabylie, cette condamnation est aussi "un avertissement à la France", enchaîne Xavier Driencourt. "C'est pour montrer à Paris que même si Boualem Sansal a été gracié et libéré, on ne va pas repartir comme avant et on ne remet pas les compteurs à zéro. Alger veut montrer qu'elle reste maître des horloges dans la réconciliation franco-algérienne", expose l'ancien ambassadeur. Pour Xavier Driencourt, c'est aussi un moyen de "faire pression sur le gouvernement français" pour empêcher la déclaration d'indépendance de la Kabylie le 14 décembre.

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Une condamnation politique

Enfin, l'ex-ambassadeur de France à Alger voit dans la condamnation de Christophe Gleizes un troisième aspect, celui de la politique intérieur algérienne. "Lorsque Boualem Sansal a été libéré, beaucoup de voix se sont élevées en Algérie en demandant pourquoi (le président) Tebboune graciait uniquement les étrangers alors qu'il y a des milliers d'opposants algériens en prison".

"La cour de Tizi-Ouzou a rendu un jugement très politique pour ne pas libérer une deuxième fois un étranger, Christophe Gleizes, journaliste français de surcroit", conclut l'ancien ambassadeur sur Europe 1.