Suède - Stockholm 1:25
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Marie Gicquel avec AFP / Crédit photo : OSCAR OLSSON / TT NEWS AGENCY / AFP , modifié à
Ce lundi, lors d'un rassemblement similaire à de précédentes manifestations ayant attisé les tensions entre la Suède et le monde musulman, deux hommes ont brûlé un exemplaire du Coran devant le Parlement de Stockholm. Salwan Momika, un réfugié irakien, et Salwan Najem ont piétiné un exemplaire du Coran avant d'y mettre le feu.

Deux hommes ont brûlé un exemplaire du Coran lundi devant le Parlement à Stockholm, lors d'un rassemblement similaire à de précédentes manifestations ayant attisé les tensions entre la Suède et le monde musulman. Salwan Momika, un réfugié irakien, et Salwan Najem ont piétiné un exemplaire du Coran avant d'y mettre le feu, comme ils l'avaient fait fin juin devant la grande mosquée de Stockholm, a constaté une journaliste de l'AFP. Ces deux hommes avaient organisé le 20 juillet un autre rassemblement, devant l'ambassade d'Irak à Stockholm, au cours de laquelle ils avaient profané le livre saint sans le brûler.

"Je le brûlerai plusieurs fois, jusqu'à ce que vous l'interdisiez"

Les organisateurs ont déclaré plusieurs fois qu'ils souhaitaient l'interdiction pure et simple du Coran. "Je le brûlerai plusieurs fois, jusqu'à ce que vous l'interdisiez", avait confié Salwan Najem, 37 ans, au journal Expressen, en amont du rassemblement. Ces profanations, qui se sont multipliés ces derniers mois en Suède, ont provoqué des tensions dans le monde musulman. La police suédoise, qui accorde les autorisations, insiste toujours sur le fait que celles-ci sont données au nom de la liberté de réunion, tout en soulignant que cela n'équivalait pas à approuver ce qui s'y produirait.

Un argument qui ne semble pas convaincre : l'Arabie saoudite et l'Irak ont appelé à une réunion extraordinaire, attendue lundi, de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour traiter de la profanation du Coran en Suède et au Danemark. Dans un communiqué, le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström a indiqué avoir été en contact avec plusieurs de ses homologues, et a souligné qu'il rejetait "tout acte islamophobe réalisé par des individus".

"Risques"

Mais les tensions diplomatiques sont à leur comble : à Bagdad, après le premier autodafé du Coran réalisé par Salwan Momika et son acolyte, des centaines d'Irakiens ont envahi et mis le feu à l'ambassade de Suède. L'ambassadrice a été expulsée d'Irak et l'Iran a, quelques temps après, dit qu'il n'accepterait pas de nouvel ambassadeur du pays scandinave sur son territoire. Les destructions ostentatoires du livre sacré de l'islam ont par ailleurs "accru les risques pour la Suède" et les Suédois, a noté dimanche le Premier ministre du pays Ulf Kristersson dans une publication sur Instagram.

Côté danois, où des événements similaires ont également eu lieu, le gouvernement a annoncé vouloir limiter la tenue d'autodafés du Coran, mettant en avant les problèmes de sécurité qu'ils impliquent. En Suède, un processus similaire est en cours d'examen, selon le Premier ministre, qui a noté que son pays se trouvait dans une "situation sécuritaire la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale". "Nous savons que des États, des acteurs de type étatique et des individus peuvent tirer parti" de ces événements, faisant le jeu d'extrémistes et semant la division, a déclaré Ulf Kristersson dans un message publié sur Instagram.

En janvier, un extrémiste de droite avait aussi brûlé le Coran pour dénoncer la candidature de la Suède à l'Otan et les négociations entamées avec la Turquie à cette fin. Après des siècles de non-alignement, la Suède a, comme la Finlande, décidé d'adhérer à l'Alliance atlantique dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais contrairement à son voisin nordique, elle attend toujours une ratification de la Turquie et de la Hongrie.