Pour Trump, l'enquête du procureur Mueller est "illégale"

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Selon de "grands spécialistes", "il n'aurait jamais dû y avoir de procureur spécial", a expliqué à "Bloomberg News" Donald Trump. © SAUL LOEB, BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon de "grands spécialistes" que le président américain ne nomment pas, "il n'aurait jamais dû y avoir de procureur spécial" pour mener cette enquête sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Donald Trump a qualifié jeudi d'"illégale" l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans la campagne électorale de 2016, de plus en plus menaçante pour la Maison-Blanche.

Trump évoque l'avis de "grands spécialistes". "Je la considère comme une enquête illégale", a déclaré le président américain dans un entretien à l'agence Bloomberg News, évoquant, sans les nommer, de "grands spécialistes" selon lesquels "il n'aurait jamais dû y avoir de procureur spécial".

Robert Mueller est chargé de déterminer si la Russie s'est immiscée dans la campagne de 2016, s'il y a eu collusion entre des responsables russes et l'équipe de campagne du milliardaire et si, par la suite, Donald Trump s'est rendu coupable d'obstruction à la justice.

Une nomination légale pour le ministère de la Justice... En l'absence de loi régissant la nomination des procureurs spéciaux, certains experts juridiques ont remis en cause celle de Robert Mueller, ancien directeur de la police fédérale (FBI). Mais le propre ministère de la Justice de Donald Trump, qui a procédé à cette nomination, affirme qu'elle est légale.

... mais soupçonnée d'être anticonstitutionnelle. Il y a trois semaines, Andrew Miller, qui a été l'assistant d'un ancien consultant politique du président américain, a contesté auprès d'une cour d'appel la légalité de la nomination de Robert Mueller. Andrew Miller, qui combat une assignation à comparaître devant un grand jury dans le cadre de l'enquête fédérale, estime que la nomination du procureur spécial le 17 mai 2017 a enfreint la Constitution car elle n'a pas été faite par le ministre de la Justice Jeff Sessions mais par son adjoint Rod Rosenstein. Jeff Sessions, qui a participé de près à la campagne électorale de Donald Trump, s'est en effet rapidement récusé de l'enquête russe, laissant le soin à son numéro deux de la superviser.