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Europe 1 , modifié à
75 pêcheurs travaillant autour de l'île de Jersey se sont vus refuser leur licence de pêche par le Royaume-Uni. Un motif de discorde pour Paris, qui argue que le Royaume-Uni ne respecte par les accords du Brexit. La ministre de la mer, Annick Girardin prévient Londres : les sanctions vont tomber.

Nouvelles tensions entre Paris et Londres. Au lendemain du refus de Londres d'accorder des licences à 75 pêcheurs français œuvrant aux alentours de l'Île de Jersey, les autorités françaises haussent le ton et affirment que les autorités britanniques ne respectent pas les accords post Brexit que le Royaume-Uni a passés avec l'Union européenne. Ceux-ci prévoyaient en effet que les pêcheurs européens puissent travailler dans certaines eaux britanniques. Annick Girardin, la ministre de la Mer, a réagi au micro d'Europe 1 ce jeudi matin.

Une "provocation" du Royaume-Uni

Annick Girardin, a vivement critiqué la décision prise mercredi par le Royaume-Uni au sujet des pêcheurs français. "La réponse qui nous est envoyée par les Britanniques est inacceptable en l'état parce qu'elle ne répond absolument pas aux demandes que nous avons sélectionnés avec les pêcheurs. C'est une véritable provocation du Royaume-Uni".

La ministre de la mer n'a pas écarté la possibilité de mesures de rétorsion. "Ce qui est très clair, c'est qu'il est hors de question d'accepter cette offre. Les Britanniques ont besoin de comprendre qu'au-delà de ces licences, c'est un refus de l'application de l'accord qu'ils ont eux-mêmes signé. Je souhaite que la France saisisse la Commission européenne. Il est question maintenant d'une solidarité européenne. Il est souhaitable que les européens puissent demander à la Commission d'activer les mesures de rétorsion prévues dans l'accord." 

"I want my licency back"

Pour la ministre, l'affaire des pêcheurs est susceptible d'être instrumentalisée par le Royaume-Uni pour influer sur d'autres contentieux. "Il y a de notre côté la crainte que la pêche soit utilisée pour faire avancer d'autres dossiers, comme la crise migratoire."

"Nous avons un calendrier d'actions qui sera présenté aux professionnels en début de semaine prochaine, avec l'annonce des mesures de rétorsion. Je souhaite que les quinze jours qui sont devant nous soient consacrés à ce travail qui sera ensuite exprimé très directement au Royaume-Uni. Et j'ai envie de dire simplement : I want my licency back !"

Ce "sont des décisions qui contreviennent à l'accord qui a été signé dans le cadre du Brexit", a déploré de son côté Gabriel Attal à la sortie du Conseil des ministres, mercredi, en assurant comprendre "l'inquiétude" et "la colère" des pêcheurs français.