Municipales : les maires FN font fuir les villes jumelées

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
DE-JUMELAGE - Deux communes belges ont annoncé la fin de leur union avec Hayange et Beaucaire, tombées sous pavillon FN.

Coup de froid sur les relations franco-belges. Deux villes belges, Arlon et Farciennes, ont annoncé lundi qu'elles suspendaient leurs relations officielles avec deux villes françaises, Hayange et Beaucaire, avec qui elles sont jumelées et qui se sont dotées dimanche d'un maire du parti d'extrême droite Front national.

>> LIRE AUSSI - Ces villes remportées par le FN

"On ne partage pas les mêmes valeurs". A Arlon, chef-lieu de la province du Luxembourg belge, le bourgmestre (maire) centriste Vincent Magnus a indiqué qu'il allait "proposer au conseil (municipal) de suspendre les relations officielles avec le maire de Hayange", l'ancien syndicaliste passé au FN Fabien Engelmann.

"On ne partage pas les mêmes valeurs", a expliqué l'élu belge au quotidien L'Avenir, en précisant que la porte "reste ouverte pour les relations associatives" avec la ville de Moselle située à une soixantaine de kilomètres d'Arlon. "Mais si un élu FN veut venir à Arlon, il ne sera pas le bienvenu", a-t-il ajouté.

Infographie FN 2d tour bilan municipales

Gel des relations officielles. La commune belge de Farciennes a annoncé lundi qu'elle "suspendait" ses relations avec Beaucaire, petite ville du sud de la France avec laquelle elle est jumelée depuis plus de 40 ans et qui a depuis dimanche un maire Front national.

 "Politiquement, nous ne pouvons pas continuer à travailler avec des gens qui développent de telles thèses, de telles idéologies. Lors du conseil (municipal) de  mardi, nous proposerons de suspendre nos relations avec Beaucaire", a déclaré à la radio publique belge RTBF le bourgmestre (maire) de Farciennes, le socialiste Hugues Bayet.

De 1940 à 1945, des habitants de Farciennes - une cité industrielle proche de Charleroi - ayant fuit l'invasion de la Belgique avaient trouvé refuge dans la cité gardoise, proche de Nîmes et Arles. Les liens s'étaient concrétisés par un accord de jumelage signé en 1969 et réaffirmé en 2008.  Mais l'élection dimanche à la tête de la ville de 16.000 habitants de Julien Sanchez, un jeune cadre du Front national, va geler les relations officielles avec la commune belge de 11.000 habitants.

"Nous ne les inviterons plus". "Nous n'accepterons plus de nous rendre à Beaucaire sur invitation de la Ville. Et à notre tour, nous ne les inviterons plus. Les échanges aussi sont suspendus", a ajouté Hugues Bayet. "On ne peut pas non plus laisser passer des choses comme celles-là. Il faut lutter contre les discours un peu simplistes et xénophobes, qui ne font que surfer sur la vague mais qui n'apportent pas de solutions structurelles pour améliorer la vie des gens", a encore déclaré le bourgmestre de Farciennes.

sur-le-meme-sujet-sujet_scalewidth_460_scalewidth_460

INFOGRAPHIE - Municipales : ce qu'il faut retenir du scrutin en une image

INFOGRAPHIE - Municipales : Lourdes, la ville où on a le moins voté

REPORTAGE - Lancé d’œufs sur le maire FN de Villers-Cotterêts

CARTE - L’Ile-de-France sous une vague bleue

REVUE DE PRESSE - Municipales : "punition", "tsunami" et "désaveu"

ANALYSE - Ce remaniement que tout le monde attend