Amnesty : 2014 a été une année "catastrophique" pour les civils

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avec AFP , modifié à
Amnesty International a dévoilé son rapport annuel dans la nuit de mardi à mercredi. Il dresse un bilan sans appel sur 2014, année "catastrophique" pour les civils pris dans les conflits.

La responsabilité des Etats engagée. Des conditions de survie "catastrophiques" pour les civils sur les zones de conflits et des réponses "scandaleuses et inopérantes" de la communauté internationale face à ce drame. Voilà les conclusions bien sombres tirées par l'ONG Amnesty International dans son rapport annuel 2014, publié dans la nuit de mardi à mercredi. 

15 millions de civils déplacés en 2014. La raison de cet alarmisme ? Une année sans conteste très chargée en conflits, de la Syrie au Nigeria en passant par la bande de Gaza et l'Ukraine, "des millions de civils tués", 15 autres déplacés, soit "probablement le plus grand nombre de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale", selon Salil Shetty, secrétaire général de l'organisation, qui n'a pas épargné les Etats. "Les leaders mondiaux ont lamentablement échoué à protéger les plus démunis", a-t-il martelé lors de sa conférence de presse, tenue à Londres.

Le retrait du droit de veto au Conseil de Sécurité à l'ONU. Outre les Etats, l'ONU et son organe décisionnel majeur, le Conseil de Sécurité, sont aussi ouvertement critiqués : "les cinq membres permanents du Conseil (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie, Ndlr), ont, à notre avis, constamment abusé du pouvoir et des privilèges du droit de veto pour promouvoir leurs propres intérêts politiques ou géopolitiques au détriment de la protection des civils".

Les recommandations sont claires : pour Amnesty, une meilleure défense des civils de par le monde nécessiterait de renoncer au droit de veto des membres permanents de ce conseil. L'ONG propose dans ce cadre l'adoption d'un "code de conduite par lequel les membres du Conseil de Sécurité décideraient de renoncer volontairement à faire usage de leur droit de veto pour bloquer l'action du Conseil de sécurité en cas de génocide, de crimes de guerre ou de crime contre l'humanité". 

Pour Philip Luther, directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord chez Amnesty, un tel renoncement aurait par exemple permis à la Cour pénale internationale de poursuivre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Syrie.

La ratification du Traité sur le commerce des armes. Hormis cette proposition, l'organisation demande d'empêcher le déferlement d'armes dans les pays où elles tombent entre les mains de groupes armés, exhortant notamment tous les États à ratifier le Traité sur le commerce des armes entré en vigueur en 2014.  Enfin, Amnesty n'est pas optimiste quant aux perspectives pour les droits de l'homme en 2015, prévoyant que de plus en plus de civils se trouvent forcés de vivre sous contrôle de groupes armés brutaux et une aggravation de la crise humanitaire des réfugiés.

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