Les importations ukrainiennes de poulet ne pèsent pas lourd à côté de celles d'autres pays. 1:18
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Baptiste Morin, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Dans la crise que traverse le monde agricole, l'Ukraine est pointée du doigt, notamment pour ses exportations de poulet vers les pays de l'Union européenne, et donc vers la France. Si la dynamique est bien là, le niveau des importations ukrainiennes de poulet reste cependant bas par rapport à ceux d'autres pays européens.

L'Ukraine est-elle réellement l'épouvantail des agriculteurs français ? Depuis le début du mouvement de blocage, certains dénoncent une "concurrence déloyale" des pays étrangers, notamment des produits ukrainiens. La levée des droits de douanes par Bruxelles au début de la guerre contre la Russie pour soutenir le régime ukrainien pénaliserait l’agriculture française.

En réalité, c'est un peu plus compliqué que cela. Entre 2021 et 2023, le volume des exportations agricoles d'Ukraine vers l'Union européenne a été multiplié par trois. Si la dynamique est là, les niveaux restent toutefois bas.

La concurrence "des pays voisins" plus que "de l'autre bout de l'Europe"

C'est le cas pour le fameux poulet ukrainien. Les importations ukrainiennes ne pèsent pas lourd à côté de celles venant de Pologne, de Belgique ou des Pays-Bas. "La principale concurrence des agriculteurs français, c'est avant tout des agriculteurs des pays voisins plus que des agriculteurs de l'autre bout du monde ou de l'autre bout de l'Europe", analyse Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès.

Pourtant, les représentants du secteur agricole alertent. Selon eux, l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne serait préjudiciable pour l'agriculture française. Une affirmation partagée par Manon Aubry dans l'émission Pascal Praud et vous. Mais selon le géopolitologue Nicolas Tenzer, il s'agit là de désinformation. "Le thème du risque que représenterait l'agriculture ukrainienne est très largement amplifié par un certain nombre de réseaux de la propagande russe", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

En Suède mardi, le président Emmanuel Macron a tout de même annoncé vouloir réguler les importations ukrainiennes.