Cinéma 1:48
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Mathieu Charrier, édité par Mathilde Durand
Les salles de cinéma pourront rouvrir, sous conditions, dès le 19 mai. Pour les distributeurs une nouvelle bataille commence : entre les films décalés et ceux dont la carrière a été stoppée par le confinement, un embouteillage d'œuvres est à prévoir. Pas moins de 400 films n'auraient pas pu sortir en raison du Covid-19. 

Les cinémas se préparent à rallumer les lumières. Les salles obscures pourront de nouveau accueillir des spectateurs à partir du 19 mai, en comptant un fauteuil sur trois et deux fauteuils sur trois dès le 9 juin. Si la nouvelle réjouit le 7e art et ses amateurs, un grand embouteillage s'annonce pour la programmation des films : 400 œuvres n'ont pas pu sortir en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Sans compter ceux dont les carrières ont été stoppées net par le deuxième confinement.

Ces derniers long-métrages seront d'ailleurs sur les écrans dès le 19 mai. Adieu les cons, d'Albert Dupontel, désormais multi-césarisé, ADN, de Maïwenn, Garçon Chiffon de Nicolas Maury ou encore Drunk, vainqueur de l'Oscar du meilleur film étranger, feront leur retour en salles. Cette semaine de reprise sera aussi marquée par des nouveautés attendues : le feel good movie Envole moi, porté notamment par Gérard Lanvin et Victor Belmondo, la comédie loufoque Mandibules de Quentin Dupieux ou le très beau Falling, de Viggo Mortensen.

25 à 30 films par semaine

Pour les distributeurs, il n'y a pas de temps à perdre. "J'ai en gros 15 films qui auraient dû sortir l'année dernière et qui ne sont pas sortis. Vous les rajouter avec les vingt que je sors cette année, ça veut dire un total de 35 films normalement à sortir d'ici la fin de l'année", explique Jean Labadie, qui dirige Le Pacte, au micro d'Europe 1. "Tous les distributeurs sont dans le même cas. On va se retrouver avec 25 à 30 films par semaine. Or, ça pose un double problème : la place dans les salles d'abord, et la durée des films en salles."

Pour l'instant, les distributeurs ne se précipitent pas pour dater leurs films, mais attendent plutôt en juin ou en juillet. Beaucoup vont observer le comportement des spectateurs dès les premières semaines : vont-ils retourner en salles ? Ils attendent également de voir l'effet des jauges sur la fréquentation des cinémas. Autre question suspendue : l'adaptation de ces réouvertures en fonction de la situation sanitaire locale, qui inquiète les distributeurs. Difficile de sortir un film s'ils ne sont pas assurés que tous les cinémas pourront rouvrir, notamment ceux d'Île-de-France.