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«La mort n'est pas du tout dramatique», assure Frédéric Lenoir lors d'un petit cours de philosophie

Emma Ben Youssef Sudarovich . 2 min

Comment être heureux ? Comment appréhender la vie à l'aune de la mort ? Tant de questions qui reviennent régulièrement et auxquelles répond Frédéric Lenoir dans son nouveau livre "Les 5 piliers de la sagesse", publié chez Albin Michel. Un "manuel" dont le philosophe donne quelques pistes aux micros de "Culture Médias".

"La sagesse est la quête d'une vie bonne et heureuse", expliquaient Socrate et Pythagore au temps des philosophes. Une définition reprise par Frédéric Lenoir dans son nouveau livre Les 5 piliers de la sagesse, publié chez Albin Michel. Invité à cette occasion dans le studio de Culture Médias, l'écrivain nous invite à embrasser cette définition de la sagesse et nous explique comment faire. 

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"C'est facile d'être heureux quand tout va bien"

"Qu'est-ce que la sagesse ?" N'ayez crainte, vous ne repassez pas votre bac de philosophie ! Il s'agit de la question par laquelle Frédéric Lenoir entame son explication. "Pour [Pythagore et Platon], c'est une vie bonne et heureuse". Une vie bonne, "c'est-à-dire essayer de bien agir, de vivre selon le bien, de respecter les autres", "d'aller dans le sens du respect". 

Si pour l'instant ceci peut sembler simple, voire logique, cela se corse avec la façon d'avoir "une vie heureuse", qui se définit par le fait de "trouver un bonheur profond et durable, au-delà des aléas de la vie". Effectivement, "c'est facile d'être heureux quand tout va bien. Et puis on a une difficulté, une épreuve, un obstacle, un désir contrarié, on est malheureux". 

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La sagesse est donc la manière par laquelle on parvient à trouver ce "bonheur profond et durable". Un bonheur qui s'élève au-dessus "des petits plaisirs" à propos desquels Épicure alertait déjà en stipulant qu'ils ne suffisent pas. En dehors des réjouissances, il faut donc aller chercher le bonheur "à travers des choses qui nous nourrissent en profondeur", telles que l'amitié ou la contemplation. 

"Accepter la mort philosophiquement"

Comment parvenir à ce noble objectif ? Selon Frédéric Lenoir, le secret se loge dans "le regard qu'on porte sur les choses". Épictète expliquait à ce propos que "le bonheur et le malheur ne tiennent pas dans les causes extérieures mais dans le regard qu'on porte sur elles".

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De cette manière l'écrivain utilise l'exemple marquant de la gestion de la crise du Covid. Alors que certaines personnes ont vu leur monde s'écrouler (non sans raison), d'autres ont saisi cette occasion pour repenser leur mode de vie. Et même si "ça n'a pas duré très longtemps", ironise le philosophe, la démarche reste importante.

Si cela peut sembler entendable de modifier sa façon d'appréhender la vie sur des sujets tels que le travail, les loisirs, l'amitié ou autre, ça peut être bien plus difficile de le faire avec des sujets tels que la mort. Et pourtant, Frédéric Lenoir reprend Socrate en déclarant que "la mort n'est pas du tout dramatique", car "elle fait partie de la vie". C'est pourquoi, "il vaut mieux l'accepter, l'intégrer que d'être en colère contre la vie parce que la mort est là".

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Pour se défaire de cette hargne, il est nécessaire de comprendre que "si la mort n'était pas là, on ne pourrait pas vivre sur Terre car nous serions trop nombreux" et "les dictateurs seraient toujours là". De plus, l'immortalité ne nous rendrait pas service car elle nous dépossèderait de notre passion, notre envie.

A ce propos "Montaigne le dit très bien : 'je compense la brièveté de cette existence par l'intensité que je mets dans tout ce que je fais'". En d'autres termes : croquons la vie à pleines dents. Bien sûr qu'il est dramatique de perdre un proche, et c'est naturel d'être "infiniment triste", tempère le philosophe, "mais c'est quelque chose de très important" que "d'accepter la mort philosophiquement".