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Louise Sallé
L'opposition contre la réforme des retraites se poursuit dans la rue, mais aussi à l'université, où les blocages et occupations de locaux se sont multipliés ces dernières semaines. Avec une jeunesse de plus en plus engagée, et parfois même extrême. Mais qui sont ces étudiants ?

Au moins sept interpellations jeudi soir après des rassemblements dans plusieurs grandes villes contre la répression policière à Sainte-Soline samedi dernier à Lyon et à Paris notamment. Ces manifestations qui se tenaient à proximité des préfectures ont dégénéré : mobilier urbain incendié, affrontements avec les forces de l'ordre, violence... Un extrémisme qu'on observe dans la rue à coup d'incendies, de vitrines brisées, de batailles avec les policiers, mais qui se traduit aussi dans les universités, avec des blocages et occupations, parfois avec violence. L'œuvre de jeunes ultra, soutenus par les organisations politiques d'extrême gauche. Qui sont ces étudiants et comment fonctionnent-ils ?

"Pas de débat ni de discussion possible"

Ils ne sont pas très nombreux mais prennent beaucoup de place. Le reste des opinions politiques peine à s'exprimer, comme l'explique Léa, récemment diplômée de Sciences Po Lille, qui décrit l'ambiance des assemblées générales (AG) lors des mobilisations. "La moitié des élèves voulait continuer à bloquer l'école et l'autre moitié voulait accéder au bâtiment. Et malgré les débats, les étudiants contestataires ont continué à bloquer l'école", se souvient l'étudiante.

"Il n'y avait finalement pas de débat et de discussion possible. Seules des personnes qui pensaient comme eux allaient à ces AG et avaient le droit de s'exprimer. Les opposants ont été très vite taxés de fascistes alors que les étudiants voulaient retourner en cours", ajoute Léa.

"Une jeunesse assez radicalisée mais hors parti"

Les bloqueurs sont soutenus par la France Insoumise, le Nouveau parti anticapitaliste ou encore le Parti communiste, mais cherchent à s'en distinguer. Aucun logo ou drapeau ne font partie du paysage des blocages.

"On a plus de 20% des jeunes qui sont révoltés contre la société, qui sont pour une action révolutionnaire, qui ne croient plus dans le vote", analyse Olivier Galland, sociologue au CNRS, qui a réalisé une enquête sur le sujet. "Cette frange de la jeunesse est assez radicalisée tout en étant hors parti."

Avec le risque de voir naître des actions de plus en plus incontrôlables pour les organisations politiques.