Déserts médicaux : les propositions de la Cour des Comptes font bondir les étudiants

© LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
Benjamin Peter , modifié à
Pour lutter contre les déserts médicaux, la Cour des Comptes propose notamment d'imposer aux jeunes diplômés un plafonnement d'honoraires selon le secteur où ils souhaitent s'installer.

Comment mieux répartir les médecins sur les territoires ? La Cour des Comptes propose le conventionnement sélectif, une recommandation qu'elle a présentée jeudi pour l'installation des futurs médecins. En clair, si un médecin s'installe dans une zone qui manque de médecins, il devra aller en secteur 2, c'est-à-dire avec des honoraires libres. Mais à l'inverse, s'il choisit une zone beaucoup mieux dotée, il ne pourrait s'installer qu'en secteur 1, avec des tarifs fixes et conventionnés. Les Sages espèrent ainsi lutter contre les déserts médicaux.

Mais à la faculté de médecine de Toulouse, ville où l'on compte par exemple deux fois plus de médecins généralistes pour 10.000 habitants qu'à Mirepoix en Ariège, l'idée est loin d'être bien accueillie par les étudiants interrogés par le correspondant local d'Europe 1.

Travailler "sous contraintes". "C'est une mauvaise idée, ça n'est pas en faisant une obligation masquée qu'ils voudront aller en zone rurale", estime un jeune. "Moi, je suis tout à fait contre. On n'a pas à imposer ça aux gens, on ne peut pas les forcer à exercer sous la contrainte. On en fait d'autant plus mal son travail", argumente une autre.

"Choisir ou l'on va vivre". Pour certains, cette proposition vient sanctionner des études particulièrement longues et difficiles : "Après tant d'années d'études et le concours de l'internat qui nous impose déjà une fac en France, je pense que l'on a le droit ensuite de choisir où l'on va vivre", s'indigne une étudiante auprès d'Europe 1.

Une question de tempérament. "Le problème, c'est qu'il faut bien qu'il y ait des médecins qui aillent dans ces déserts médicaux, et les jeunes sont de moins en moins intéressés", reconnaît un étudiant qui, pour sa part, serait prêt à sauter le pas. "On vient de milieux un peu ruraux, ça nous poserait moins de problèmes que des gens qui habitent en ville depuis leur plus tendre enfance".