COP26 : ce qu'il faut retenir des 1.300 solutions listées par Solar Impulse

Bertrand Piccard
Bertrand Piccard est venu à plusieurs reprises sur Europe 1 pour présenter son initiative. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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Le scientifique suisse Bertrand Piccard, président de la fondation Solar Impulse, a mis au point un inventaire pléthorique d'initiatives et produits concrets pour lutter contre le changement climatique. Ou comment répertorier les outils efficaces pour éviter les tragédies climatiques d'après-demain, à l'heure de la COP26 à Glasgow.
DÉCRYPTAGE

"Tout le monde parle des problèmes, mais personne ne parle des solutions." Tel est le constat de Bertrand Piccard, président de la fondation Solar Impulse, qui vient de publier le livre Réaliste - Soyons logiques autant qu’écologiques (éditions Stock) quelques jours avant l'ouverture de la COP26 à Glasgow, en Écosse. Un moment très important pour le climat, que le Suisse anticipe avec une liste de plus de 1.300 solutions pour dépasser les constats et prévenir les désastres écologiques, détaillée à plusieurs reprises sur Europe 1.

L'inventaire à la Proust, version écolo

Le médecin, explorateur et pilote s'est lancé dans ce répertoire, aujourd'hui accessible en ligne, en 2016, au moment de la COP22. Depuis, le "Solar Impulse Efficient Solution Label", une certification pour des entreprises cherchant à développer des solutions pour un futur plus propre, s'est étoffé. "On a identifié 1.300 solutions qui existent aujourd'hui, qui sont financièrement rentables, qui protègent l'environnement et qui permettent de lutter contre les changements climatiques", vante-t-il au micro de Sonia Mabrouk, mi-octobre. 

Six secteurs, 1.309 références, un objectif

Les 1.309 solutions labellisées – dont un petit tiers sont françaises – se répartissent entre six secteurs : "l'eau, l'énergie, l'industrie, l'agriculture, la mobilité et la construction", détaillait-il sur Europe 1, en avril, lorsque le label a dépassé les mille références. Un quart est aujourd'hui consacré aux déchets et à la pollution et un dixième aux transports, par exemple, alors que 70% d'entre elles ont dépassé le stade du prototype pour être commercialisées. Avec une constante : la recherche d'efficience, "un minimum de moyens pour un maximum d'efficacité".

La rentabilité, une nécessité pour l'index

Comme l'explique Bertrand Piccard, qui préfère le "réalisme" à l'espoir, l'argument économique de la rentabilité agit souvent comme un déclic auprès du public. "Quand vous allez dire que l'écologie peut créer des emplois, que la protection de l'environnement, c'est une opportunité industrielle parce qu'il y a des nouveaux systèmes et des nouveaux produits qu'on peut mettre en place pour protéger l'environnement et que ça fait tourner l'industrie, vous êtes bien reçu, beaucoup mieux que si vous venez hurler aux loups", avance-t-il pour expliquer la bonne prise en compte de ses idées.

Greta Thunberg + Bertrand Piccard, le bon cocktail ?

Et c'est justement cette focalisation sur les solutions rentables qui permet d'inciter les différents acteurs à agir. Pas vraiment à rebours de Greta Thunberg et ses sombres prédictions, mais en complémentarité, assure le scientifique. "Mais quand Greta Thunberg passe avant moi dans les conférences de l'ONU, ça choque tout le monde. Tout le monde se met à paniquer", raconte l'activiste. "Une fois que moi, je dis qu'il y a 1.300 solutions rentables trouvées avec la Fondation Solar Impulse, on m'écoute beaucoup plus et on va beaucoup plus adopter ces solutions parce que les gens ont été choqués. Il faut choquer et faire peur, à condition d'amener les solutions."