Rachida Dati 1:32
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avec AFP , modifié à
L'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, a réagi lundi matin sur Europe 1 au viol et au meurtre d'une jeune fille de 15 ans à Nantes, le 20 août dernier. Selon elle, pour les pédocriminels, le risque de récidive est si élevé qu'il faut mettre en place des peines plus strictes.
INTERVIEW

Le drame a profondément choqué. Le 20 août dernier, le corps d’une adolescente de 15 ans était découvert dans un appartement du centre-ville de Nantes, comme le révélait Europe 1. Ce samedi, un homme de 45 ans, condamné en 2005 à 18 ans de réclusion criminelle pour une série de viols et d’agressions sexuelles, est passé aux aveux. Il était sorti de prison en 2016, bénéficiant d’une remise de peine avec un suivi socio-judiciaire de 10 ans. Pour Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, ce terrible fait divers illustre la nécessité de mettre en place des peines plus dures notamment pour les pédocriminels. "Pour ces types de profil, le risque de récidive est systématique", estime-t-elle au micro de Sonia Mabrouk.

Remettre en place le régime de la sûreté

"Il faut que ce type de criminels ne soit pas remis en liberté", tranche donc l'ancienne ministre de la Justice. Qui en profite pour faire le service après-vente de son passage place Vendôme : "cette affaire me renvoie à une affaire que j’ai connue lorsque j’ai été nommée ministre en 2007. J’ai été confrontée à un pédophile multirécidiviste. J’ai mis en place très rapidement des dispositifs qui ont été contestés par la gauche."

Parmi lesdits dispositifs, la rétention de sûreté, procédure qui permet le placement dans des centres de soin de détenus qui ont exécuté leur peine mais présentent toujours un risque élevé de récidive. "Lorsque nous avons affaire à des criminels en série, des pédophiles, même quand ils ont terminé leur peine et été libérés sous condition, ils passent sous un autre régime, qui est celui de la sûreté", résume Rachida Dati. Mais l'ancienne ministre de droite tempête contre la gauche et Emmanuel Macron. "Le quinquennat Hollande a totalement affaibli, pour ne pas dire supprimé, ce dispositif et ce gouvernement [Macron] ne les a pas remis en place." 

"Les remises de peine, il faudra les supprimer"

Autre dispositif souhaité par Rachida Dati : la présence de l'avocat des victimes à toute audience du détenu préalable à une libération conditionnelle. "Avant toute libération conditionnelle, vous repassez devant un tribunal d'application des peines. Il faut, systématiquement, que l'avocat des victimes soit informé et partie à toute nouvelle audience."

Enfin, les remises de peine doivent être supprimées pour les pédocriminels, plaide l'ancienne ministre. "Il y a des remises de peine pour bons comportements. Or, les pédophiles se comportent très bien en prison", ce qui ne les empêche pas de récidiver. "Les remises de peine, il faudra les supprimer", assène-t-elle, admettant qu'elle ne l'a pas fait lorsqu'elle était place Vendôme. Mais, là encore, Rachida Dati trouve les responsables : "J'avais eu une fronde de la gauche contre cette mesure."