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Le président des Hauts-de-France a très sévèrement jugé une partie de la classe politique britannique, dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1. 
INTERVIEW

Xavier Bertrand n'a pas mâché ses mots, dimanche, au micro du Grand Rendez-Vous d'Europe 1. Interrogé sur le Brexit, le président des Hauts-de-France a étrillé une partie des responsables britanniques. "Il y a eu des sacrés enfoirés dans leur classe politique", a-t-il lancé, citant notamment Nigel Farage, eurodéputé qui était en 2016 à la tête de l'UKIP, le parti populiste très pro-Brexit. "Ils ont raconté n'importe quoi aux gens, ils se sont foutus d'eux, et maintenant ils sont planqués", a-t-il poursuivi. Nigel Farage a en effet démissionné de son poste de président de l'UKIP après le résultat pourtant favorable à ses idées du référendum de 2016. 

"Le bazar, ça les arrange"

"C'est ça, les extrêmes", a poursuivi un Xavier Bertrand très en forme. "Incapables de gérer, mais alors les champions du monde pour foutre le bordel. Le bazar, ça les arrange." Et l'ancien ministre du Travail de dresser un parallèle immédiat avec le Rassemblement national en France.

Mais il n'y a pas que les "Brexiters" les plus durs que le président des Hauts-de-France a dans le viseur. Les atermoiements des députés et du gouvernement britannique autour du Brexit lui inspirent visiblement beaucoup d'agacement. "La classe politique britannique ne sait plus où elle habite. Clairement, [les députés] préfèrent leur parti à leur pays. Ils sont tous à protéger leurs intérêts pour être réélu dans leur circonscription." Il est donc selon lui inutile d'accorder un délai supplémentaire pour mettre en oeuvre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, sauf si cela sert à boucler d'ultimes détails techniques. "S'ils ne savent pas où ils habitent aujourd'hui, ils ne sauront pas dans un an ou dans deux ans."

Pour "une relation intelligente" avec le Royaume-Uni

Néanmoins, Xavier Bertrand plaide pour garder des liens forts avec le Royaume-Uni, qu'il ne veut "pas punir". "Demain, on ne va pas considérer les britanniques comme la Norvège, la Turquie ou le Canada", a-t-il souligné. "Ils ont été membres de l'Union européenne pendant un demi siècle, il faut trouver une relation intelligente avec eux." Dans un processus de construction d'une Europe de la Défense, notamment, le président des Hauts-de-France estime que nos voisins outre-Manche pourraient jouer un rôle décisif.