Emmanuel Macron 2:01
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Louis de Raguenel , modifié à
Le gouvernement a tenté de déminer mercredi soir la polémique autour des cabinets de conseil qui travaillent pour l’exécutif. Deux problèmes sont pointés du doigt : ces cabinets de conseil paient peu d’impôts en France grâce à des mécanismes d’optimisation fiscale et posent question sur le recours à ces cabinets par une administration.
DÉCRYPTAGE

Pourquoi Emmanuel Macron recourt-il à ces cabinets de conseil alors qu’il dispose d’une administration censée faire ce travail ? C'est l'un des points soulevés par la polémique autour du cabinet américain McKinsey, sollicité par l'État français avec de nombreux contrats. Ce qui pose problème, c’est le recours "systématique" à ces cabinets dès qu’une crise survient avec des consultants qui, souvent, ont connu pendant leurs études les décideurs politiques qui les font travailler. D’où les soupçons de conflits d’intérêt ou encore de porosité qui nourrissent la polémique.

Ces cabinets privés sont également accusés de ne pas payer beaucoup d'impôts en France grâce à des mécanismes d’optimisation fiscale.

Des fonctionnaires qui vivent mal l'absence de confiance des politiques

Le sujet n’est pas nouveau : depuis une vingtaine d’années, tous les gouvernements recourent à des cabinets de conseil. Leurs missions : mener des réformes comme celle des APL ou encore réorganiser le service de santé des armées en 2018. Pour se défendre, les politiques expliquent que ces cabinets sont capables de fournir, en très peu de temps, un travail qui mettrait un temps infini s’il était mené par leurs propres administrations.

Et sans surprise, les fonctionnaires le vivent mal. Ils déplorent l’absence de confiance des politiques qui les pilotent. C’est tout le cœur du problème car les fonctionnaires font ce que les politiques décident. Si les politiques ne pilotent pas leur administration, alors c’est elle qui prend le pouvoir.

C’est pour cela que depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, plusieurs candidats ont évoqué leur souhait d’installer un spoil system à la française, soit la possibilité de placer des fidèles du président à la place des personnes en place. Une technique pour nommer, dès le lendemain de leur élection, tous les hauts fonctionnaires qui appliqueront leur politique. À ce jour, beaucoup l’ont promis, aucun ne l’a fait.