Lelandais 3:25
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Gwladys Laffitte et Jean-Luc Boujon
Nordahl Lelandais est de retour devant une cour d'assises à Grenoble pour répondre de la mort en 2017 de la petite Maëlys De Araujo, lors d'un procès de trois semaines. Ce lundi il a reconnu avoir "bien donné la mort" à Maëlys, avant de présenter ses "excuses" à la famille de la fillette, qui espère en savoir plus sur les circonstances de la mort de la fillette.

Nordahl Lelandais a reconnu ce lundi à l'ouverture de son procès devant les assises de l'Isère avoir "bien donné la mort" à Maëlys, avant de présenter ses "excuses" à la famille de la fillette. "Je veux leur présenter mes excuses, j'ai bien donné la mort à Maëlys, je ne voulais pas lui donner la mort, je vais m'expliquer sur les faits au cours de l'audience", a-t-il déclaré depuis le box en étouffant des sanglots. Justement, les proches de la fillette espèrent bien en savoir plus à l'issue de ces trois semaines.

Les proches de Maëlys "impatients et déterminés"

A son arrivée dans le box vitré Nordahl Lelandais, habillé d'une chemise bleu ciel, les mains jointes devant lui, a retiré son masque le temps de décliner son identité dans cette salle suspendue au son de sa voix calme et assurée. Puis il s'est assis le temps du tirage au sort des jurés et de l'appel des témoins, sans un regard pour les proches et la famille de Maëlys.

"Je les sentais de plus en plus déterminés et impatients depuis quelques jours. Jennifer De Araujo est munie d'une petite photo de sa fille. L'objectif est de faire en sorte que Maëlys ait toute sa place dans cette salle d'audience et c'est le cas. Donc on en est satisfait", assure Maître Rajon, un des avocats de la famille. Tous sont arrivés ensemble ce lundi matin, réunis autour d'un large portrait peint de Maëlys, aux couleurs joyeuses. Ils portent autour de leur cou un cordon rouge, signe qu'ils ne veulent pas répondre à la presse venue très nombreuse. Le public aussi a répondu présent : certains sont venus soutenir la famille en affichant sur une banderole et sur des petites affiches "Vérité et justice pour Maëlys", collées un peu partout autour du tribunal.

Jusque là Nordahl Lelandais n'avait fait que des aveux partiels, et ses proches espèrent qu'il en dira plus lors de ce procès. Durant l'enquête, il a en effet avoué uniquement lorsqu'il ne pouvait faire autrement, c'est-à-dire quand les enquêteurs lui ont présenté des éléments matériels irréfutables comme la micro tache de sang de Maëlys retrouvée dans le coffre de sa voiture. 

Des zones d'ombre subsistent

Sur les circonstances exactes de l'enlèvement et sur celles du meurtre, des zones d'ombre subsistent tout simplement parce que Lelandais n'a jamais donné beaucoup de détails. Il a seulement expliqué que Maëlys était montée dans sa voiture de son propre chef pour qu'il l'emmène voir ses chiens, mais qu'ensuite, elle s'était mise à pleurer et avait voulu retourner au mariage. Agacé, il lui avait alors donné plusieurs coups de poing qui avaient involontairement causé le décès de la petite fille. Et surtout, depuis le début, le Lelandais nie absolument le mobile sexuel de l'enlèvement. La famille de Maëlys pense exactement le contraire, même si aucun élément matériel n'a pu le démontrer.

"J'attends qu'il se rende compte de tout le mal qu'il a pu faire", explique au micro d'Europe 1 le père de la victime, Joaquim De Araujo. "C'est une personne qui ne m'inspire que le dégoût, il n'y a que du venin qui sort de sa bouche. C'est un menteur manipulateur. J'ai l'impression que cette personne n'a pas d'âme, n'a pas de cœur. C'est noir à l'intérieur de lui. Ce que je souhaiterais pour nous c'est qu''il soit mis à l'écart parce que c'est un dangereux. S'il arrivait à sortir je pense qu'il ferait encore beaucoup de mal, alors qu'il reste en prison pour le bien de tous."

La question désormais est de savoir si Lelandais va enfin accepter de livrer ses secrets face à la famille de sa victime, comme il l'a prétendu ce lundi. On se souvient qu'en mai dernier à Chambéry, lors du procès du meurtre d'Arthur Noyer, il n'avait rien dit. Et ce malgré plusieurs demandes émanant des proches du militaire et même de son propre avocat.