Philharmonie de Paris : le concert de l’Orchestre d’Israël interrompu par des activistes pro-palestiniens
Fumigènes, cris et slogans hostiles. Jeudi soir, des perturbateurs ont interrompu à plusieurs reprises le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à Paris. Une action antisioniste et antisémite qui relance le débat sur la sécurité des institutions culturelles.
De l’antisémitisme ordinaire et décomplexé, bien installé. Les universitaires étaient déjà privés de parole parce que juifs, les musiciens sont désormais privés de son. Un nouveau cap a en effet été franchi ce jeudi soir à la Philharmonie de Paris. L’Orchestre philharmonique d’Israël devait donner un concert, mais certains spectateurs étaient bien décidés à l’en empêcher.
Des bagarres dans la salle
Des milliers de spectateurs s’étaient réunis pour assister au concert de l’orchestre israélien. Et tout s'est passé dans les premières minutes de l'événement. Le spectacle a été interrompu à plusieurs reprises. Une première personne perturbe l'orchestre en utilisant une sirène. Elle est rapidement évacuée de la salle. C'est ensuite que ça dégénère.
Malgré une sécurité renforcée et des fouilles à l'entrée, un pro-palestinien allume un fumigène. Très vite, des spectateurs s'interposent, des coups sont échangés. L'activiste est évacué, mais d'autres incidents surviennent, comme le raconte Barthélémy, qui était au concert.
"L'orchestre est sorti pour des raisons de sécurité je pense. Puis le concert a repris. Et ensuite, nous, on a vu une femme rentrer dans la salle, sur les gradins du haut. Pareil, alarme plus fumigène. Elle s'est faite sortir et puis après, il n'y a plus eu d'intervention de pro-palestiniens. Forcément, il y a des vieilles personnes, des enfants, donc ouais ça faisait peur".
Une action clairement antisioniste et antisémite, visiblement bien préparée, et qui a su déjouer la sécurité. Ce qui pose évidemment question, à quelques jours de la commémoration des attentats islamistes du 13-Novembre à Paris.
Un appel au boycott de la part de la CGT
L’Orchestre philharmonique d’Israël et son chef, Lahav Shani, ont également été nommément visés il y a quelques jours par la CGT Spectacle, qui avait appelé à leur boycott pour protester contre la guerre à Gaza. "La Philharmonie de Paris ne peut accueillir l'orchestre d'Israël sans rappeler à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants de ce pays après la guerre à Gaza", avait-elle argumenté.
Rachida Dati, la ministre de la Culture, s’est fendue d’un communiqué : "Bienvenue à l’Orchestre philharmonique d’Israël. Rien ne peut justifier un appel au boycott", avait-elle écrit. "Rien ne peut justifier non plus de telles actions", a réagi cette nuit la direction de la salle de spectacle, qui annonce porter plainte.
