Savez-vous quelles anecdotes se cachent derrière la création du Trivial Pursuit ?

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Le Trivial Pursuit est d'abord sorti au Québec, en 1981. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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David Castello-Lopes , modifié à
Dans l'émission "Historiquement vôtre" sur Europe 1 ce vendredi, le journaliste David Castello-Lopes revient sur l'origine du Trivial Pursuit, le célèbre jeu de culture général, imaginé par deux journalistes québécois à la fin des années 1970. 

>> Tous les jours dans Historiquement vôtre, David Castello-Lopes revient sur les origines d'un objet ou d'un concept. Ce vendredi, il se penche sur le Trivial Pursuit, un célèbre jeu de question-réponse né au Québec, et qui permet à chacun des joueurs de faire étalage devant les autres de sa culture générale. Premier casse-tête : le nom même du jeu, qui joue avec tous les possibles de l'étymologie du mot anglais "trivial".

Un peu d’étymologie…

Tout le monde connait le Trivial Pursuit, ce jeu de société où chaque joueur voit sa culture générale testée dans différents domaines au gré des lancer de dé. Mais savez-vous pourquoi ça s’appelle Trivial Pursuit ? Parce que trivia, en anglais, signifie "informations sans importance, anecdotiques…" Traditionnellement, a trivia game est un jeu où il faut répondre à des questions. Mais c’est aussi un jeu de mot puisque trivial pursuit, en anglais, veut dire "quête futile". Ce qui qualifie parfaitement cette bataille d’ego qu’est le Trivial Pursuit.

Mais creusons encore un petit peu dans l’étymologie… Trivia vient du mot latin trivium, ce qui signifie, au sens propre, en latin : "carrefour à trois voies". Et, par extension, désigne un lieu de passage. Trivium a donc donné trivial, c’est-à-dire digne d’un endroit où plein de gens passent, connu de tous, banal et sans importance. Comme les questions du Trivial Pursuit.

Mais il y a une autre théorie sur les origines du mot trivia. Trivium en latin désignerait également les trois matières par lesquelles toute personne dans l’Antiquité devait entamer son apprentissage, à savoir la grammaire, la dialectique et la rhétorique. Une fois ces matières maîtrisées, on pouvait passer aux quatre autres matières autrement plus compliquées qui constituaient le quadrivium : l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie. Par extension, trivial désignerait les matières un peu inférieures du savoir. Et donc un savoir un peu superficiel, comme celui dont on a besoin pour remporter une partie de Trivial Pursuit.

6.000 questions à inventer

Le Trivial Pursuit a été inventé par deux journalistes canadiens : Chris Haney, responsable de la photo à la gazette de Montréal, et Scott Abbott, qui couvrait le sport dans un autre journal. Ils étaient ami, et un jour, plus précisément le samedi 15 décembre 1979, au cours d’une soirée Scrabble, ils ont l’idée d’inventer leur propre jeu. En quelques heures, ils jettent les bases du Trivial Pursuit.

Chris Haney et Scott Abbott vont réussir à lever 40.000 dollars pour donner corps à leur idée. Pendant des mois, ils ont juste écrit des questions… 6.000 tout de même. Ils ont également embauché un dessinateur de 18 ans pour concevoir le design du plateau, qu’ils ont payé avec cinq actions de leur société. Finalement, le Trivial Pursuit sort en 1981.

Ce jeu a été un énorme succès commercial et il continue de cartonner. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il permet de faire étalage d’un savoir superficiel dans un cadre acceptable. En soirée, vous n’iriez pas accoster une jeune fille pour lui demander quelle est la capitale de la Tanzanie. Jouer au Trivial Pursuit, c’est tout simplement s’offrir l’occasion de montrer aux autres que l’on sait plein de choses... des choses souvent inutiles.