Coronavirus : bilan de 30.029 morts en France, 13 millions de cas dans le monde

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Le nombre de personnes hospitalisées en raison d'une infection au coronavirus continue de baisser. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Alors que les "accords de Ségur" visant à améliorer les conditions de travail à l'hôpital viennent d'être signés, la pandémie de coronavirus continue d'inquiéter en France, avec un bilan de 30.029 morts. La Braderie de Lille a été officiellement annulée. Dans le monde, des mesures drastiques sont également prises alors que 13 millions de cas ont été détectés : la ville marocaine de Tanger et les autorités de Manille ont ainsi décidé d'un confinement pour tout ou partie de leur population.

La pandémie de coronavirus est loin d'être terminée, en France et dans le monde, où 13 millions de cas ont été détectés. En France, où l'épidémie a fait 30.029 morts et alors que le nombre de cas augmente fortement, comme à Marseille, la Braderie de Lille a été annulée. En Espagne, les autorités catalanes ont même pris la décision de reconfiner plus de 200.000 personnes, avant que la justice n'estime que cette décision est contraire au droit, lundi. Les habitants des villes marocaine de Tanger et philippine de Manille doivent se reconfiner. Aux États-Unis, le pays le plus lourdement touché, le bilan humain continue de s'alourdir.

Les principales infos à retenir

  • 30.029 morts en France, la pression épidémique faiblit légèrement
  • La Braderie de Lille, prévue début septembre, est annulée
  • Les "accords de Ségur" sont officiellement signés, Jean Castex salue un moment "historique"
  • Le nombre de cas augmente fortement dans certains endroits de France, comme en Mayenne ou à Marseille
  • La ville de Tanger, au Maroc, et une partie de Manille, aux Philippines, sont reconfinées après l'apparition de foyers épidémiques 
  • En Espagne, le reconfinement de 200.000 personnes a été bloqué par la justice 
  • Au total, 13 millions de cas ont été détectés dans le monde

Nouveau bilan de 30.029 morts, le reflux épidémique se poursuit

Selon le dernier bilan communiqué lundi par la Direction générale de la santé, l'épidémie de coronavirus a fait 30.029 morts en France, soit 25 de plus que lors du dernier bilan, dressé vendredi soir. La baisse des réanimations est faible, avec un solde de quatre sorties des services de réanimation entre les bilans communiqués vendredi et lundi (496 contre 492). Du côté des hospitalisations, il y a 79 patients hospitalisés en moins par rapport à vendredi (7.062 patients dans le communiqué de vendredi, 6.983 lundi).  

Les "accords de Ségur" officiellement signés

Le Premier ministre Jean Castex a salué lundi les accords salariaux signés dans le cadre du "Ségur de la santé", qui octroient 8,1 milliards d'euros aux personnels hospitaliers, évoquant un "moment historique" pour le "système de santé". "Cet effort historique se veut d'abord une reconnaissance considérable à l'égard de celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie", a déclaré le chef du gouvernement à l'issue de la cérémonie de signature de ces accords, organisée à Matignon. Parmi les mesures : une augmentation des salaires mensuels net de 180 euros en moyenne, 15.000 embauches dont 7.500 créations d’emploi et une refonte des grilles de salaires. Plus d'informations par ici. Des mesures qui avaient reçu un accueil mitigé du côté du personnel soignant.

En France, le port du masque obligatoire en débat

Si la situation reste sous contrôle en France, où la barre des 30.000 morts a tout de même été franchie vendredi, plusieurs facteurs laissent craindre une reprise de l’épidémie, et notamment le relâchement de bon nombre de Français. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer d’imposer le port du masque au moins dans les lieux clos. 14 médecins ont ainsi signé une tribune dans ce sens, parmi lesquels Jimmy Mohamed, docteur qui tient une chronique sur Europe 1.

Le Premier ministre Jean Castex a indiqué dimanche que "la question de développer le port du masque est à l'étude", notamment pour les lieux clos, afin de lutter contre l'épidémie de coronavirus. Interrogé par la presse en Guyane, le chef du gouvernement a déclaré que "le port du masque est l'une des manières de prévenir la propagation de l'épidémie". "La question de développer l'usage et le port du masque est bien à l'étude, en particulier cela surtout concernerait prioritairement tous les lieux, quels qu'ils soient, clos", a-t-il ajouté. Car "la circulation du virus se constate d'autant plus que les lieux sont fermés".

Lundi après-midi, le Conseil d'État a été saisi en urgence par des victimes du coronavirus et des professionnels de santé sur la question du masque obligatoire dans les espaces clos. "Après un effort surhumain du système de santé, il est urgent de prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la deuxième vague", écrit dans un communiqué l’avocat Fabrice Di Vizio. "Et si le gouvernement ne souhaite pas prendre cette décision, s’il ne retient rien de la crise que nous venons de vivre, nous appelons aujourd’hui le Conseil d’État à l’y forcer".

Braderie de Lille, 14-Juillet, aéroports... Les mesure se multiplient

L'annulation de la Braderie de Lille, prévue les 5 et 6 septembre, a été annoncée lundi par la mairie. Après un concert bondé, le maire de Nice a également annoncé l'obligation du port du masque pour les grands événements de sa ville, demandant à l'Etat de suivre son exemple. Dans cette ville, la jauge limite pour les rassemblements a été réduite de moitié, à 2.500 personnes. 

Pour le 14-Juillet, certaines villes ont décider d'annuler les festivités, tandis que d'autres ont imaginé des dispositifs permettant de respectant les consignes sanitaires : on fait le point dans cet article. 

Les tests virologiques pour détecter le Covid-19 seront également "systématisés" dans les prochains jours dans les aéroports de France pour les voyageurs provenant de pays classés "rouges", a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, dimanche sur BFMTV. 

À Marseille, le nombre de cas double toutes les 48 heures

À Marseille, de nombreux médecins s'inquiètent de la reprise de la propagation du coronavirus. "Il va falloir éviter que la ville, dans une quinzaine de jours, soit une ville sinistrée par une épidémie qu'on aurait mal envisagée", a déclaré sur Europe 1 Annie Levy-Mozziconacci, médecin à l'hôpital Nord. Notre journaliste fait le point sur cette propagation inquiétante du virus dans ce reportage :

En Mayenne, les dépistages massifs sont lancés

Département le plus touché par le coronavirus après la Guyane, la Mayenne a lancé une campagne de dépistage massif. Comme l'a constaté notre journaliste sur place, c'est un flot ininterrompu de Mayennais qui n'a cessé de venir grossir la file d'attente, formée dès 9 heures du matin, pour se faire tester. Retrouvez son reportage ici.

En Guyane, l'épidémie est "maîtrisée"

Le Guyane est, avec Mayotte, le seul territoire français où le virus continue de circuler activement. Le Premier ministre Jean Castex a effectué un court déplacement dimanche sur place, accompagné de Sébastien Lecornu, qui est resté la journée de lundi. "L’épidémie est maîtrisée", a voulu rassurer le tout nouveau ministre des Outre-mer lundi sur Europe 1. "On est sur le plateau actuellement."Les capacités sanitaires tiennent bon puisqu’il y a plus de lits de réanimation disponible que de lits occupés. Il y a eu des renforts importants de l'Hexagone, il n'y a pas de problème matériel, d'approvisionnement en masques, en blouse, en surblouses, en médicaments. Les choses sont tenues. La solidarité nationale a fonctionné parfaitement."

Vaccin anti-Covid : Sanofi proche d'un accord pour fournir 300 millions de doses à l'UE

Sanofi est proche d'un accord avec l'Union européenne (UE) pour lui fournir 300 millions de doses d'un éventuel vaccin contre le coronavirus, tout en préparant des collaborations similaires avec d'autres pays dont les Etats-Unis, a annoncé lundi le laboratoire français. "Nous sommes en négociations très avancées avec l'Union européenne", a déclaré Olivier Bogillot, le président France du groupe pharmaceutique, sans donner davantage de précisions sur cet accord qui pourrait être finalisé "dans les prochains jours ou semaines".

Un hypothétique vaccin, encore loin d'être au point, pourrait faire l'objet d'essais dès la rentrée. Le dirigeant a aussi indiqué que son groupe était en discussions avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni et qu'il collaborait avec l'Alliance mondiale pour les vaccins et vaccinations - sans détailler combien de doses pourraient être réservées à chaque Etat.

Tanger et Manille se reconfinent, les écoles du Sri Lanka fermées

La ville de Tanger, ville d'environ un million d'habitants dans le nord du Maroc, va être reconfinée à partir de lundi midi après l'apparition de foyers épidémiques, ont annoncé les autorités marocaines. Les transports publics seront suspendus, les cafés, centres commerciaux, marchés et espaces publics fermés, et les contrôles renforcés, afin que les habitants ne quittent leurs domiciles "qu'en cas de nécessité extrême", a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

En Asie, ce sont environ 250.000 habitants de Manille qui vont à nouveau être confinés, a indiqué un représentant officiel lundi, après une flambée des cas de coronavirus aux Philippines. Les habitants de Navotas, une des 16 villes qui composent la tentaculaire capitale de 12 millions d'habitants, devront ainsi rester à leur domicile durant deux semaines. Cette mesure intervient six semaines après la fin d'un premier confinement, parmi les plus longs au monde.

Enfin, le Sri Lanka a ordonné lundi la fermeture des écoles, une semaine seulement après leur réouverture, en raison d'une recrudescence de cas de coronavirus dans l'île d'Asie du Sud. Le pays de 21 millions d'habitants ne compte à ce jour que 11 morts sur 2.617 cas déclarés de Covid-19 mais les autorités sont soucieuses suite à la découverte d'un cluster dans un centre de désintoxication proche de la capitale Colombo.

Plus de 13 millions de cas dans le monde

Plus de 13 millions de cas du nouveau coronavirus ont été officiellement recensés dans le monde. La région Amérique latine et Caraïbes est devenue lundi la deuxième région la plus touchée au monde par la pandémie en nombre de morts, avec quelque 145.000 décès officiellement recensés, selon un comptage de l'AFP. La région a ainsi dépassé les bilans des États-Unis et du Canada, et se situe derrière l'Europe qui comptait plus de 200.000 décès lundi matin.

Aux Etats-Unis, les contaminations continuent d'augmenter rapidement, particulièrement dans de grands Etats du sud, et un responsable du ministère de la Santé à Washington a estimé dimanche qu'un reconfinement dans ces zones n'était pas exclu. Les Etats-Unis, qui sont de loin le pays le plus lourdement touché par la pandémie, ont recensé dimanche 59.747 nouvelles contaminations en 24 heures, selon le bilan quotidien de l'université Johns Hopkins. Le nombre de cas confirmés s'établit à 3.301.820 et le nombre de décès à 135.171.

Au total, le coronavirus a fait au moins 569.135 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles lundi midi. En France, 30.004 décès sont à déplorer.