Coronavirus : 2.314 morts en France, le gouvernement précise sa stratégie

Edouard Philippe et Olivier Véran ont répondu aux questions des Français, samedi.
Edouard Philippe et Olivier Véran ont répondu aux questions des Français, samedi. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Edouard Philippe a longuement répondu aux question des Français, samedi, alors que 319 décès supplémentaires dus au coronavirus ont été enregistrés, portant le bilan total à 2.314 morts depuis le début de l'épidémie. Les évacuations de patients vers des zones moins chargées se multiplient et doivent continuer tout le week-end. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Alors que le coronavirus continue de se propager et a désormais fait plus de 2.300 morts dans l'Hexagone, Edouard Philippe a précisé la stratégie du gouvernement, samedi après-midi. Les Français vivent eux leur deuxième week-end confinés, tandis que l'épidémie frappe de plein fouet la région parisienne et que les évacuations de patients vers des zones moins engorgées se multiplient. Suivez en direct l'évolution de la situation. 

Les principales informations :

  • La France a enregistré samedi 319 nouveaux décès, pour un total de 2.314 morts depuis le début de l'épidémie 
  • Les premiers impacts du confinement, prolongé pour 15 jours, sont attendus pour "la fin de la semaine prochaine"
  • Plus d'un milliard de masques ont été commandés, notamment à la Chine
  • Après l'Italie, l'Espagne arrête toute activité économique non essentielle pour tenter de freiner l'épidémie 

2.314 morts en France, "le combat ne fait que commencer", prévient Edouard Philippe

Pour le deuxième week-end consécutif, les Français étaient invités à rester chez eux dans un contexte d'aggravation de l'épidémie. Samedi, le bilan a continué de s'alourdir, avec 319 nouveaux décès, pour un bilan total de 2.314 victimes depuis le début de l'épidémie. 4.273 personnes se trouvent en réanimation. 

Le premier ministre Edouard Philippe a tenu une conférence de presse pour répondre aux questions des Français. "Le moment venu, nous tirerons ensemble les leçons de la crise", a-t-il indiqué lors de son introduction. "Je ne suis pas de ceux qui se défaussent face à leur responsabilité". "Le combat ne fait que commencer", a-t-il prévenu avant d'ajouter : "les 15 premiers jours d'avril vont être encore plus difficiles que les 15 jours qui viennent de s'écouler". "Nous doublons le nombre de cas positifs tous les 3 ou 4 jours", a encore précisé Edouard Philippe, revenant sur la propagation du virus. 

>> Lors de son point presse, Edouard Philippe s'est appuyé sur une carte disponible sur le site du gouvernement et recensant le nombre de contaminations, de décès et de patients sortis de l'hôpital région par région, jour par jour. Retrouvez-la ici

Le gouvernement précise sa stratégie et répond aux critiques

Lors de ce point presse, le Premier ministre s'est présenté avec de nombreux spécialistes entourant le gouvernement, dont Arnaud Fontanet, directeur du département Santé Globale à l'Institut Pasteur. Selon ce dernier, les premiers effets du confinement "se verront en fin de semaine prochaine". Démentant tout "retard" dans la prise de décision du gouvernement quant à ce confinement, Edouard Philippe a semblé répondre, notamment, aux critiques sur la tenue du premier tour des élections municipales

De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que l'objectif des autorités était désormais d'atteindre le chiffre de "14.000 à 14.500 lits de réanimation" sur l'ensemble du territoire, contre 5.000 initialement. "Nous avons passé une commande de 1.000 respirateurs", a-t-il ajouté. Concernant les établissement accueillant les personnes les plus âgées, le ministre a appelé les Ehpad à "isoler individuellement" chaque patient.

D'après le ministre de la Santé, la France a en outre commandé "plus d'un milliard" de masques, notamment à la Chine. "Un pont aérien étroit et intensif entre la France et la Chine a été mis en place de manière à faciliter les entrées des masques sur notre territoire", a-t-il développé. Sur la question des tests, Olivier Véran assure que la France augmente "sans relâche" ses capacités de tests, annonçant 50.000 tests par jours d'ici fin avril. Enfin, le gouvernement a passé commande "pour 5 millions de tests rapides", pour atteindre 60.000 tests par jour en mai, puis 100.000 en juin.  

Les transferts s'accélèrent, deux patients évacués en Allemagne

Après un premier convoi médicalisé parti de Strasbourg en direction de Nantes jeudi, les transferts de patients atteints du coronavirus s'accélèrent ce weekend, afin de désengorger les hôpitaux du Grand Est, mais aussi de région parisienne. Une quinzaine de patients en réanimation hospitalisés en Île-de-France vont être évacués vers les établissements de la région Centre-Val de Loire. Alors que le pic épidémique du coronavirus n’est pas encore atteint, 1.400 lits de réanimation y sont déjà occupés, sur les 1.500 disponibles

Quarante malades qui étaient hospitalisés dans les services de réanimation d'hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté étaient en cours de transfert vers ceux de trois départements de la région Rhône-Alpes-Auvergne, samedi soir. 21 de ces patients doivent être pris en charge en Auvergne au CHU de Clermont-Ferrand, neuf dans le département de l'Allier - aux CHU de Montluçon, de Vichy et de Moulins - et dix en Isère au CHU de Grenoble.

Un car médicalisé, appartenant à une société basée à Metz, a par ailleurs transporté sept patients hospitalisés au CHU de Reims vers l'hôpital d'Orléans, a-t-on appris samedi. 

La première évacuation par un hélicoptère militaire a elle été conduite samedi matin dans le cadre de l'opération Résilience, avec deux patients embarqués à Metz à destination de l'Allemagne. 

Des consignes précisées par le gouvernement, les syndicats en veulent plus

Des fiches de consignes ont par ailleurs été mises en ligne par le ministère du Travail, récapitulant les précautions à prendre pour les caissières et les chauffeurs routiers notamment. En tout, douze fiches doivent bientôt être disponibles. Mais, invité d'Europe 1 samedi, le président de la CFECGC François Hommeril a déploré l'absence de liste précise des activités jugées indispensables, estimant que le flou inquiétait les salariés. Les transporteurs routiers sont appelés par leur intersyndicale, qui juge les conditions de sécurité insuffisantes, à exercer leur droit de retrait dès lundi. 

Le ministère de l'Intérieur a aussi précisé les nouvelles mesures régissant les rites funéraires. "La présence aux cérémonies funéraires et dans les cimetières doit être limitée à 20 personnes", a annoncé vendredi Camille Chaise, porte-parole du ministère. Les préfets de départements doivent par ailleurs identifier des lieux où, en cas de décès nombreux, les corps pourraient être conservés "dans la dignité". 

L'Italie dépasse les 10.000 morts

Samedi, l'Italie a dépassé les 10.000 morts, avec 889 comptabilisés en 24 heures, a annoncé samedi la Protection civile. Avec 10.023 décès, la péninsule est le pays le plus endeuillé au monde par cette pandémie. Elle a enregistré un total de 92.472 cas, avec une contagion qui poursuit son lent ralentissement : +8,3% jeudi, +7,4% vendredi et +6,9% ce samedi.

Deuxième pays comptant le plus de mort, l'Espagne a enregistré samedi un nouveau bilan record, avec 832 décès. En tout, plus de 5.600 personnes sont mortes de l'infection dans le pays, pour 64.059 cas.

Le bilan de la pandémie a aussi dépassé les 1.000 morts au Royaume-Uni, avec 260 nouveaux décès en une seule journée, traduisant une nette accélération de la maladie dans le pays. Le bilan y est désormais de 1.019 morts et de 17.089 cas de personnes infectées officiellement recensées, dont le Premier ministre conservateur Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock.

Aux États-Unis, le nombre des décès a dépassé les 2.000 samedi, tandis que le nombre des cas bondissait à plus de 120.000, selon l'université Johns Hopkins, dont le décompte fait référence. Donald Trump a évoqué un possible placement en "quarantaine" de l'État de New York. 

Au total, au moins 640.778 cas d'infection, dont plus de 30.000 décès, ont été officiellement déclarés dans 183 pays et territoires depuis l'apparition de la pandémie en décembre en Chine, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles.