Un prince demande que les femmes puissent conduire en Arabie saoudite

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Les femmes ne sont aujourd'hui pas autorisées à conduire en Arabie saoudite. © FAYEZ NURELDINE / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Arabie saoudite reste à ce jour le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de prendre le volant.

Le prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, connu pour son franc-parler, a lancé un pressant appel pour que les femmes obtiennent le droit de conduire en Arabie saoudite. "Arrêtez le débat : il est temps que les femmes conduisent", a-t-il écrit mardi soir sur son compte Twitter.

"Une question de droits". "Empêcher une femme de conduire est aujourd'hui une question de droits semblable à celle qui se posait quand il leur était interdit d'avoir accès à l'éducation ou d'avoir une identité à elle", précise ce membre de la famille royale dans un long communiqué, évoquant "des actes injustes" qui sont "beaucoup plus restrictifs que ce qui est légalement permis par les préceptes de la religion" musulmane. Al-Walid ben Talal, qui ne détient aucun poste politique, est président de la Kingdom Holding Co, qui a des intérêts notamment dans le géant bancaire américain Citigroup et Euro Disney. Il défend depuis longtemps les droits des femmes en Arabie saoudite, où elles sont soumises à de nombreuses restrictions. 

"Une demande sociale urgente". Le prince Al-Walid évoque le "coût économique" qui découle du fait que les femmes en Arabie saoudite dépendent, pour se déplacer, de chauffeurs privés "étrangers" ou de taxis. Et si un mari trouve le temps de conduire son épouse, cela suppose qu'il s'absente de son travail, altérant sa productivité, ajoute-t-il. Autoriser les femmes à conduire est désormais "une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie", souligne-t-il, en référence aux difficultés budgétaires que connaît son pays en raison de la baisse de ses recettes pétrolières, consécutive à l'effondrement des cours du brut.

En annonçant en avril un ambitieux programme visant à réformer l'économie saoudienne pour réduire sa dépendance au pétrole (Vision 2030), le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du souverain, avait estimé qu'il revenait à la société de décider si les femmes pourraient un jour conduire.