Plan de paix, Russie, corruption... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Deux semaines après sa dernière visite, Volodymyr Zelensky est de nouveau à Paris, ce lundi, pour rencontrer le président de la République, Emmanuel Macron. Une rencontre pour consolider le soutien des pays européens et membres de la "coalition des pays volontaires" alors que la Russie a réalisé sa plus grosse progression sur le front ukrainien depuis un an et avant la rencontre de l'envoyé américain et le président Poutine dans le cadre des négociations d'un accord de paix. 

Après leur entrevue, durant laquelle Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont échangé avec l'envoyé spécial américain Steve Witkoff et le négociateur ukrainien Rustem Oumerov puis avec plusieurs dirigeants européens, les deux chefs d'État se sont présentés devant la presse, réunie au palais de l'Élysée. 

"Les garanties de sécurité ne peuvent être discutées sans l'Ukraine et sans ses alliés européens"

Pour le président français, la Russie est "un obstacle à la paix" car elle continue de "tuer et de détruire", tout en précisant vouloir poursuivre le travail diplomatique pour mener à la fin du conflit entre les deux pays. Emmanuel Macron a salué "le travail conduit par l'équipe américaine" et a indiqué que des discussions auront lieu autour des garanties de paix en Ukraine. "Les garanties de sécurité ne peuvent être discutées sans l'Ukraine et sans ses alliés européens, puisqu'il s'agit de la sécurité de l'Europe". 

Le chef de l'État a révélé qu'il "n'y a pas aujourd'hui de plan qui soit finalisé sur les questions des territoires. Il ne peut être finalisé que par le président Zelensky". Il a ajouté qu'un plan de paix ne peut être finalisé qu'avec l'Ukraine et les Européens "autour de la table". Enfin, le président de la République a évoqué une affaire de corruption qui touche plusieurs proches du président Zelensky ainsi que du gouvernement ukrainien. 

Emmanuel Macron refuse de "donner des leçons" à l'Ukraine, ajoutant que "la vraie dictature" était du côté de la Russie : "Nous sommes très vigilants. Comme on donne de l'argent, comme on soutient un effort de guerre, il est normal qu'on soit exigeant. La lutte contre la corruption fonctionne puisqu'il y a des décisions politiques qui sont prises. Vous n'avez jamais ce type de décision du côté russe, parce que la vraie dictature est là". 

"Il faut terminer cette guerre de manière digne"

Volodymyr Zelensky a assuré que "nous essayons de terminer cette guerre de toutes nos forces" car "nous avons tous besoin de sécurité et de développement économique communs". "Il faut terminer cette guerre de manière digne, et si tout le monde travaille de manière honnête pour la paix, alors nous ferons ce qu'il faut pour l'Ukraine mais aussi l'Europe, l'Amérique et les intérêts à long terme du monde démocratique". 

Le président ukrainien a également rappelé le fait que la Russie frappait quotidiennement son territoire, encore ce lundi, la ville de Dnipro a été touchée par une frappe de missiles. Quatre personnes sont mortes, 22 autres ont été blessées. Selon lui, les combats sur le front "sont très rudes" : "La Russie doit mettre fin à la guerre qu'elle a enclenchée". Volodymyr Zelensky souhaite aussi s'entretenir prochainement avec le président Trump sur "les questions clé" du plan américain qui sont "assez difficiles". 

Concernant justement ce plan de paix, le président ukrainien a considéré qu'il fallait veiller à ce que "la Russie ne perçoive rien qu'elle pourrait considérer comme une récompense pour cette guerre". Sur l'affaire de corruption qui secoue le pouvoir, le président Zelensky regrette que cela puisse avoir un impact sur les "pourparlers".