Mouvement de foule à Séoul : pourquoi la situation a-t-elle dégénéré ?

Des dizaines de personnes se sont retrouvées piégées dans un mouvement de foule à Séoul.
Des dizaines de personnes se sont retrouvées piégées dans un mouvement de foule à Séoul. © Jung Yeon-je / AFP
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Alexandra Jeagy, édité par Yanis Darras , modifié à
Selon un dernier bilan, près de 154 personnes sont décédées dans un mouvement de foule à Séoul ce week-end, lors de la célébration d'Halloween. Quelques jours après le drame, le président du pays promet une enquête rigoureuse pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé ce samedi soir dans les rues de la capitale. 

Des personnes entassées les unes sur les autres, des corps sans vie allongés un peu plus loin sur un boulevard et des services d'urgence dépassés face à l'ampleur de la tâche. A Séoul en Corée du Sud, le week-end aura été particulièrement meurtrier. Près de 154 personnes ont perdu la vie dans un mouvement de foule dans les rues de la capitale coréenne selon un dernier bilan, dont un Français. La catastrophe a également fait plusieurs dizaines de blessés. 

Les autorités débordées

Il faut dire que pour fêter Halloween, environ 100.000 personnes se trouvaient samedi soir dans le quartier festif de la ville, Itaewon. Une affluence démesurée par rapport aux années précédentes. Vers 22 heures, une immense bousculade se forme près de l'hôtel Hamilton, situé sur une avenue et entourée de ruelles en pente raide. "Ça me fait froid dans le dos, de voir des gens au sol comme ça se faire réanimer", explique un influenceur français qui a été pris au piège dans la foule. "La situation n'est pas sous le contrôle de qui que ce soit, y compris même des autorités. La police coréenne ne s'attendait pas à ça car il y avait très peu de policiers mobilisés", explique-t-il. 

La majorité des victimes avaient une vingtaine d'années. Pris au piège dans des petites ruelles, la densité et la compression des personnes auront été mortelles pour beaucoup d'entre elles. "Autour de sept personnes par mètre carré, on atteint des densités qui commencent à devenir très dangereuses", explique Mehdi Moussaïd, spécialiste des foules. 

Une semaine de deuil national

"En général, les victimes se comptent par dizaines, mais dans les très gros rassemblements, on peut très rapidement perdre le contrôle. A Séoul, c'est quand même vraiment un cas de figure qui est très délicat parce qu'on est sur un environnement urbain libre. Et dans ce contexte, c'est franchement difficile pour les organisateurs", reconnaît-il. Pour faire toute la lumière sur ce drame, le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, promet une enquête rigoureuse. Une semaine de deuil national a été décrétée dans tout le pays.