L’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans en Australie inquiète les adolescents français
L’Australie interdit désormais les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une première mondiale qui inspire la France. Une mesure contestée par des adolescents qui jugent YouTube et Snapchat essentiels. Malgré une majorité numérique fixée à 15 ans, les limites d’âge restent facilement contournables.
Les jeunes australiens doivent désormais apprendre à se passer des réseaux sociaux. Une nouvelle loi entre en vigueur ce mercredi en Australie. L’accès à des plateformes comme Snapchat, TikTok ou Youtube, devient interdit aux moins de 16 ans. C’est une première mondiale qui pourrait être suivie par d’autres pays comme la France. Mais cette mesure ne fait pas consensus chez certains adolescents.
"Non s’il vous plaît, j’ai besoin des réseaux sociaux, j’en ai besoin pour vivre !". Salma, 13 ans, est choquée face à une possible interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, comme le souhaite la France sur l'exemple du pays océanique, qui a mis la limite une année plus tard. Anis est tout autant interloqué. Il passe plusieurs heures chaque jour sur ces plateformes.
"C’est un moyen de se détendre, quand tu viens de finir une journée au collège de 8h à 17h", explique-t-il. L’adolescent n’imagine pas pouvoir se passer de ses réseaux sociaux favoris, dont YouTube et Snapchat : "Enlever tout ? Non, non je ne pense pas que je pourrais."
Pourtant le gouvernement français réfléchit à une interdiction des réseaux sociaux pour les plus jeunes. En novembre, des députés macronistes ont déposé une proposition de loi visant à interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans, et à désactiver les comptes des plus jeunes.
Des collégiens conscients des dangers des réseaux sociaux
En Australie, neuf plateformes sont désormais interdites y compris YouTube. Daniel et Wassim, 12 ans, sont perplexes. "Il y a certains réseaux sociaux, les interdire pour les moins de 15 ans c’est un peu trop", détaille Daniel. "Je pense que YouTube ça ne devrait pas être interdit parce que ce n’est pas un réseau social, c’est comme regarder la télé mais sur Internet", ajoute Wassim.
Pourtant, les collégiens sont conscients des dangers. Salma considère qu’il faut laisser les adolescents accéder aux réseaux sociaux mais les empêcher de publier du contenu. "Pour que quelqu’un poste sur les réseaux, je trouve qu’il faudrait un âge parce qu’il peut y avoir des répercussions, ça peut finir en cyberharcèlement", explique la collégienne.
Une limitation d’âge facile à détourner
En France, la majorité numérique est fixée à 15 ans. Théoriquement, les plus jeunes ne sont pas autorisés à s’inscrire sur un réseau social avant cet âge. Mais dans les faits, la loi n’est pas appliquée. Certaines plateformes ont instauré un âge minimum de 13 ans pour s’inscrire, mais il s’agit seulement d’un âge déclaratif. Cette règle est facile à contourner. "J’ai déjà menti sur mon âge, ils mettent des limites d’âge mais personne ne les respecte", s’exclame Wassim.
Ils sont nombreux à se poser cette question : en cas d’interdiction, comme serait contrôlé l’âge des utilisateurs ?