Vendredi, seize Palestiniens sont morts dans des affrontements avec l'armée israélienne, à la frontière de la bande de Gaza. 1:35
  • Copié
O.G. , modifié à
Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des Pays Arabes, explique au micro d'Europe 1 pourquoi la situation près de la bande de Gaza, où 16 personnes sont mortes vendredi, est devenue explosive.
INTERVIEW

Samedi, des milliers d'habitants de Gaza ont assisté aux funérailles des manifestants palestiniens tués au cours d'affrontements avec l'armée israélienne. Seize Palestiniens ont en effet été tués vendredi à la frontière avec la bande de Gaza, lors d'une marche organisée par le Hamas pour réclamer le retour des Palestiniens et dénoncer le blocus. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé une enquête indépendante sur ces affrontements pour tenter de comprendre cette escalade de la violence. Un regain de tension lié à deux événements, explique sur Europe 1 Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des Pays Arabes.

La superposition de deux événements. "L'escalade d'hier [vendredi, ndlr] correspond à deux événements : d'abord la mobilisation hebdomadaire des Palestiniens pour protester contre la reconnaissance par le président américain de Jérusalem comme capitale d'Israël, et surtout, il s'agit de la 42ème commémoration de la Journée de la Terre, qui mobilise tous les Palestiniens, qu'ils soient en Israël, en Cisjordanie ou à Gaza. C'est la superposition de ces deux événements qui a fait que la situation a explosé."

"Des démonstrations coûteuses en vie humaine". "De manière générale, les Palestiniens n'ont plus de voix pour faire valoir leur revendication que celles qui ont un retentissement international", souligne encore Antoine Basbous. "Et comme ils ne veulent pas abandonner leur cause, les Palestiniens tentent de la faire vivre par des démonstrations très coûteuses en vies humaines, car ils voient Israël poursuivre le fait accompli de la colonisation et continuer à engranger des soutiens internationaux, voire au sein-même des régimes arabes", conclut le directeur de l'Observatoire des Pays Arabes.