La peste porcine africaine arrive aux portes de la France : faut-il s’inquiéter ?
Alors que l’Espagne fait face à un retour de la peste porcine africaine après 30 ans d’absence, la France reste indemne mais menacée. Hautement contagieuse pour les porcs, cette maladie pourrait provoquer une crise économique majeure et exige une vigilance renforcée.
Le retour de la peste porcine africaine en Espagne, détectée chez plusieurs sangliers près de Barcelone, au début du mois de décembre, ravive les inquiétudes en Europe. Si le virus n’est pas dangereux pour l’homme, il est hautement contagieux et souvent mortel pour les porcs et les sangliers, menaçant de paralyser une filière entière.
En France, encore indemne, les autorités redoublent de vigilance face à une maladie qui circule activement dans plusieurs pays voisins dont l'Espagne, mais également la Croatie qui a été fortement touché en septembre dernier. En Croatie, 12.000 cochons avaient été abattus d'un coup, dans une grande ferme de l'est du pays.
En Espagne, l’inquiétude est forte dans un secteur qui compte parmi les premiers producteurs mondiaux de viande porcine. Après des premiers cas observés chez des sangliers, sept nouveaux animaux infectés ont été identifiés dans la même zone. "La protection des porcs domestiques est l’objectif principal", a déclaré Miguel Angel Higuera, directeur de l’Association nationale des producteurs de porc. Les fermes situées dans un rayon de 20 kilomètres ont été testées, sans cas à ce stade, mais la présence du virus dans la faune sauvage laisse craindre une propagation durable.
Ne pas rapporter de produits à base de porc de zones infectée
Cette situation alerte les autorités françaises. Le ministère de l’Agriculture rappelle que l’introduction de la peste porcine africaine aurait des effets "graves" sur les éleveurs et l’ensemble des entreprises agroalimentaires qui dépendent de la filière porcine. Pour éviter une contamination, une série de recommandations est régulièrement réactivée : ne pas rapporter de produits à base de porc de zones infectées, ne jamais jeter de restes alimentaires dans la nature, et signaler tout cadavre de sanglier au réseau SAGIR, un dispositif national de surveillance épidémiologique dédié à la faune sauvage.
Les éleveurs, chasseurs et détenteurs amateurs de porcs doivent appliquer strictement les mesures de biosécurité : surveiller l’état des animaux, éviter les contacts avec la faune sauvage, nettoyer et désinfecter tout matériel ou véhicule, et contacter un vétérinaire à la moindre suspicion (fièvre, apathie, rougeurs, mortalité inhabituelle).
