Photo extraite du film Tomboy. 1:25
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Damien Cabrespines, édité par Ariel Guez
En l'espace de deux mois et demi, le film "Tomboy" de Céline Sciamma a été vu 30.000 fois en Corée du Sud. Un très bon score pour du cinéma indépendant, qui bénéficie d'une campagne marketing astucieuse et qui surfe sur la vague #MeToo. 

Après les 150.000 entrées de Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma continue de faire un carton plein en Corée du Sud. La réalisatrice a de quoi se réjouir : son film Tomboy, sorti en 2011 en France, a débarqué dans les salles de Séoul le 14 mai et touche en plein cœur les cinéphiles coréens. Tomboyraconte l'histoire d’une enfant qui se questionne sur le genre qui lui a été attribué à sa naissance. Un film remarquable, extrêmement tendre et sensible. 

"Après #MeToo en 2018, il y a eu un soutien croissant au féminisme en Corée"

En l'espace de deux mois et demi, malgré la crise sanitaire, le film de Céline Sciamma affiche aujourd'hui plus de 30.000 entrées au box-office. Un chiffre excellent pour du cinéma indépendant. Ce succès s'explique sans aucun doute par le triomphe international du Portrait de la jeune fille en feu, mais aussi par un intérêt croissant de la société coréenne pour des films féministes ou réalisés par des femmes. Le mouvement #MeToo a ouvert la voie à de nouveaux points de vue, à de nouveaux regards.

"Après #MeToo en 2018, il y a eu un soutien croissant au féminisme en Corée. Cela a également fortement affecté le marché des films d'art et essai. Le public est principalement composé de jeunes femmes et elles sont de plus en plus enclines à regarder des films avec une idée féministe ou réalisés par des femmes", explique dans le journal britannique The Guardian l'organisateur du festival Seoul Pride et activiste Dave Kim.

Aussi, le film bénéficie d'une campagne marketing astucieuse. À Séoul, il est aujourd'hui très tendance de s’afficher avec un pin’s à l’effigie du film. Depuis sa sortie, des milliers de publications déclinent le hashtag #Tomboy sur Instagram en Corée du Sud. Le cinéma français retrouve donc un peu de couleur à l’international, et ça, ça fait du bien.