Coronavirus : 40.987 morts en France, le pic est "devant nous" malgré un "ralentissement"

Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a évoqué un "ralentissement de l'épidémie".
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a évoqué un "ralentissement de l'épidémie". © ALAIN JOCARD / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Jérôme Salomon a estimé lundi soir que le pic de la deuxième vague de coronavirus était "devant nous", alors que le Covid-19 a désormais fait 40.987 morts en France. Toutefois, le directeur général de la Santé a évoqué une "progression plus lente de l'épidémie" dans certaines métropoles.
L'ESSENTIEL

Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon estime que le "pic [de la deuxième vague] est devant nous". D'après ses chiffres, la France compte ce lundi soir 40.987 morts du coronavirus. Tandis que la pandémie continue de s'étendre, les laboratoires Pfizer et Biontech annoncent un vaccin "efficace à 90%". Plus de 50 millions de cas ont été détectés sur la planète. L'Europe est redevenue ces dernières semaines l'épicentre de la pandémie avec 12,6 millions de cas confirmés. De son côté, la Russie a enregistré un nouveau record de contaminations quotidiennes par le Covid-19 avec près de 22.000 cas.

Aux États-Unis, alors que le pays vient de franchir la barre des 10 millions de cas, le président élu Joe Biden a annoncé dans un discours qu'il allait créer une cellule de crise contre le coronavirus, qui devra présenter un plan de lutte contre l'épidémie à la date de son investiture.

Les informations à retenir 

  • La France a enregistré un total de 40.987 morts depuis le début de l'épidémie
  • Le "pic est devant nous" estime Jérôme Salomon
  • Pfizer annonce que son vaccin est efficace à 90%, selon des résultats partiels 
  • Joe Biden, le président américain nouvellement élu, crée une cellule de crise sur le coronavirus

"Le pic est devant nous" malgré un "ralentissement"

Lors d'une conférence de presse, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a estimé que "le pic [de la deuxième vague] est devant nous", et que "la deuxième vague est toujours en cours". Pour étayer ses dires, Jérôme Salomon a dévoilé les derniers chiffres du bilan sur l'Hexagone. Avec 551 nouveaux décès à l'hôpital recensés en 24 heures, on compte désormais 40.987 morts du coronavirus en France. Pas moins de 83 transferts de patients ont déjà eu lieu lors de cette deuxième vague, et "nous en prévoyons 200 supplémentaires dans les deux prochaines semaines". 

Alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé dimanche qu'il y avait un "frémissement" et "une forme de ralentissement" dans la progression de l'épidémie en France, Jérôme Salomon a lui évoqué "une progression "plus lente de l'épidémie". Cette décrue est observée dans les "métropoles qui ont bénéficié du couvre-feu".

Par ailleurs, concernant l'annonce d'un vaccin prometteur par les laboratoires Pfizer et Biontech, Jérôme Salomon a lancé un appel à la prudence. 

Un vaccin efficace à 90% ?

Le vaccin développé par Pfizer et Biontech est "efficace à 90%", affirment lundi les deux laboratoires (les détails dans notre article ici), après la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3, la dernière avant une demande d'homologation. Cette "efficacité vaccinale" a été mesurée en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, "sept jours après la deuxième dose" et 28 jours après la première, ont-ils expliqué dans un communiqué conjoint.

"Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19", a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué. "Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir le Covid-19", ajoute-t-il. L'annonce des deux sociétés a provoqué un bond des Bourses européennes et une ouverture en flèche à Wall Street.

Une annonce jugée "encourageante" par l'OMS

Peu de temps après la diffusion du communiqué des deux laboratoires, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé l'annonce "encourageante". De son côté, Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l'OMS, a souligné dans un tweet que "cette nouvelle devrait encourager tous ceux qui développent des vaccins #COVID19 à poursuivre les essais cliniques". "Le monde a besoin de plusieurs vaccins sûrs, efficaces et abordables pour mettre fin à cette pandémie", a-t-elle relevé.

Invitée d’Europe 1 lundi, la directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste en modélisation des maladies infectieuses, Vittoria Colizza, a confirmé que les données permettaient d’observer les premiers signes d’un ralentissement de l’épidémie. La spécialiste précise néanmoins que la décrue sera forcément lente. "Il faut quand même du temps pour pouvoir consolider ce signal et pouvoir vraiment établir qu'il s'agit bien d'un ralentissement de la courbe épidémique." Son interview est découvrir ici

Grève sanitaire mardi dans l'Éducation nationale

Face au Covid-19, l'inquiétude des enseignants ne faiblit pas. À tel point qu'un appel national à la grève sanitaire pour la journée de mardi a été lancé dans les établissements scolaires. Difficultés pour appliquer le protocole sanitaire en vigueur, besoin de sécurité accru... Les revendications du personnel éducatif sont multiples. Et c'est dans les collèges que la mobilisation pourrait être la plus forte. Dans ces établissements, les enseignants se sentent oubliés par le ministre de l'Éducation nationale.

Mais le gouvernement a d'ores et déjà commencé à répondre à l'inquiétude du corps professoral. Lundi, le ministère de l'Éduction national a annoncé le début du déploiement d'un million de tests antigéniques - plus rapides que les tests PCR - "la semaine prochaine".

Vers des amendes pour non-respect de l'isolement ?

En Suisse, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays d’Asie, les patients atteints de Covid-19 peuvent déjà se voir infliger une lourde contravention s'ils sortent de chez eux avant la fin du délai imposé par les autorités sanitaires. Selon les informations d'Europe 1, le gouvernement s’intéresserait de près à cette idée. Un isolement obligatoire avec contrôles et amendes représenterait toutefois un changement de pied conséquent, car l'exécutif en appelait jusqu'ici à la responsabilité des Français. Pour en savoir plus, c'est ici

Un nouvel algorithme pour repérer les cas positifs

Et s'il suffisait de tousser un bon coup pour savoir si l’on est atteint du Covid-19 ? Si l’oreille humaine ne fait pas la différence entre coronavirus et gorge irritée, l’intelligence artificielle, elle, pourrait en être capable. Une équipe de chercheurs du MIT, aux Etats-Unis, vient de mettre au point un algorithme à même de poser un diagnostic sur la simple base d’extraits sonores.

En analysant 5.000 enregistrements de toux, ce programme a repéré 98,5 % de malades du Covid-19 présentant des symptômes. Encore plus impressionnant, l'algorithme a repéré 100 % des malades asymptomatiques, dont le son de la toux est différent. Découvrez les explications de notre journaliste : 

Italie : situation hors de contrôle, selon des médecins

Toute l'Europe semble confrontée à une deuxième vague difficile à maitriser. La situation épidémique en Italie est même hors de contrôle, ont jugé des médecins qui demandent au gouvernement un "confinement total" pour endiguer la deuxième vague. Quatre régions ont été placées en zone rouge par le gouvernement et une cinquième a décidé de s'auto-confiner dimanche soir.

Pour la Fédération nationale des ordres de médecins, ces mesures gouvernementales sont insuffisantes et son président Filippo Anelli exige "un confinement total dans tout le pays". L'Italie, premier pays d'Europe touché en février par l'épidémie, a enregistré au total 41.000 morts pour plus de 935.000 cas.

Cellule de crise aux Etats-Unis

Le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, a annoncé qu'il mettrait en place dès lundi une cellule de crise sur le coronavirus, rassemblant des scientifiques et des experts, pour combattre le principal défi actuellement posé à l'exécutif américain. Les membres de cette cellule de crise devront travailler "sur un plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021", c'est-à-dire le jour de son investiture, a précisé le président élu devant une foule de supporteurs réunis à Wilmington (Delaware) pour fêter sa victoire.

Plus de 50 millions de cas et plus de 1,25 million de morts dans le monde

Au total 50.376.020 cas, dont 1.255.803 décès, ont été officiellement détectés dans le monde depuis le début de la pandémie. 

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 237.584 décès. La première puissance mondiale a par ailleurs franchi la barre des 10 millions de cas détectés de contamination, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence. Il n'aura fallu que dix jours au pays, le plus endeuillé au monde par le Covid-19, pour passer de 9 à 10 millions de cas confirmés après avoir enregistré la semaine dernière plusieurs records de nouvelles infections journalières.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 162.397 morts et 5.664.115 cas, l'Inde avec 126.611 morts (8.553.657 cas), le Mexique avec 95.027 morts (967.825 cas), et le Royaume-Uni avec 49.044 morts (1.192.013 cas).

La Russie a par ailleurs enregistré lundi un nouveau record de contaminations quotidiennes par le Covid-19 avec près de 22.000 cas, Moscou dépassant notamment pour la première fois le pic du mois de mai. Les autorités russes ont jusqu'ici exclu tout nouveau confinement d'ampleur, estimant que des mesures restrictives comme celles imposées au printemps seraient trop dommageables pour l'économie.