Emmanuel Macron attaque le «tandem d'extrême droite» Le Pen-Zemmour

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est parti à l'attaque contre "le tandem d'extrême droite" Marine Le Pen-Eric Zemmour © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
"Si l'extrême droite avait gagné il y a cinq ans, vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier !": Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre "le tandem d'extrême droite" Marine le Pen-Eric Zemmour, regrettant que leurs idées soient "banalisées".

"Si l'extrême droite avait gagné il y a cinq ans, vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier !": Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre "le tandem d'extrême droite" Marine le Pen-Eric Zemmour, regrettant que leurs idées soient "banalisées".

"Je n'ai jamais banalisé le Front national"

En campagne à Fouras (Charente-Maritime), il a martelé, comme un leitmotiv, que ses adversaires sont "d"extrême droite", ce qu'"on oublie" et "qu'on banalise". Autre argument, la gestion du Covid : si Marine Le Pen avait gagné en 2017, les Français n'auraient selon lui pas eu de vaccin car "la France serait sortie de l'Europe".

"Je n'ai jamais banalisé le Front National", "il y a un tandem d'extrême droite, que je combats", a lancé le candidat jeudi, interrogé par la presse sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages. Il a appelé son parti de son ancien nom, depuis devenu Rassemblement national, comme pour montrer qu'il n'avait pas changé.

"Collectivement j'ai moins entendu dire qu'elle est d'extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient 'c'est terrible, front républicain'. Les forces politiques républicaines disaient 'jamais'. Il n'y a plus cette réaction-là", s'est-il écrié, à dix jours du premier tour de la présidentielle.

"Les gens l'ont banalisée, ont détourné le regard. On dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner", a-t-il ajouté. "Si on dit que c'est un programme gentil, comme les autres, que ce n'est pas d'extrême droite, tout va bien", a-t-il encore ironisé.

Selon un sondage Elabe publié mercredi, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l'écart avec Mme Le Pen se réduit de sept points au second tour, à 52,5% face à 47,5%.

Interrogé sur le risque d'une victoire de son adversaire, il s'est refusé à commenter "quelque chose qui n'existe pas" et à "faire de la politique fiction". "Je vais me battre pour convaincre plus de Français qu'il y a cinq ans au premier tour et encore davantage au second tour", a-t-il seulement répondu.

En 2017, M. Macron avait devancé Mme Le Pen au premier tour (24,01% contre 21,30%) avant de la battre largement au second (66,10% contre 33,90).

Sortie de l'Europe

Il a critiqué "un tandem, porté par un clan et un nouveau venu" - allusion à Eric Zemmour - "qui arrive clopin-clopant et qui dit tout et son contraire".

"Il reste convaincu des mêmes idées, que notre problème vient d'une partie du pays, disent déjà qu'ils vont faire des meetings ensemble, qu'ils sont main dans la main" alors que l'un parle d'une retraite à 64 ans et l'autre à 60 ans, a-t-il taclé. "Et puis la +remigration+... on n'y comprend plus rien". C'est l'extrême droite et ça, moi, je le sais parce que je sais pourquoi je me bats, pour quelles valeurs".

"Si l'extrême droite, il y a cinq ans avait gagné, vous n'auriez pas eu de vaccin parce qu'on serait sorti de l'Europe et la France n'a pas de vaccin. Vous auriez eu l'hydroxychloroquine parce que c'étaient les convictions du moment. Et vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier, parce que c'étaient les convictions" d'alors, a-t-il cinglé.

Le candidat de Reconquête lui a répliqué sur Twitter qu'il n'y a "ni tandem, ni extrême-droite" mais "un président qui ne fait rien, ne dit rien, ne pense rien, et qui mise toute sa réélection sur une finale avec Marine Le Pen".