Chine : le militant anticorruption Xu Zhiyong est sorti de prison

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avec AFP
Il avait été condamné début 2014 à quatre ans de prison pour "rassemblement illégal visant à perturber l'ordre public".

L'universitaire et militant anticorruption chinois Xu Zhiyong, fondateur d'un mouvement réclamant plus de transparence sur le patrimoine des dirigeants politiques, a été libéré samedi après quatre années de détention, ont annoncé les autorités. 

Fondateur du "Mouvement des nouveaux citoyens". "Xu Zhiyong a été libéré à l'expiration de sa peine le 15 juillet 2017" et "des membres de sa famille sont venus le chercher" à sa sortie de prison, a indiqué l'Administration des prisons de la ville de Pékin sur son site internet. Le militant, aujourd'hui âgé de 44 ans, avait été arrêté en juillet 2013. Il avait été condamné début 2014 à quatre ans de prison pour "rassemblement illégal visant à perturber l'ordre public". Son procès s'était tenu à Pékin sous haute sécurité. Ce professeur dans une université pékinoise est le fondateur du "Mouvement des nouveaux citoyens", un réseau informel de militants. Celui-ci organisait des rassemblements et des discussions sur des sujets liés à la société civile - de l'égalité dans l'éducation à la corruption des élites.

Les autorités ont lancé une grande campagne anticorruption depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping. Xu Zhiyong prônait notamment une mobilisation citoyenne contre la corruption et exigeait davantage de transparence sur le patrimoine des hauts fonctionnaires, un sujet sensible en Chine.  Lui et une dizaine de militants de son mouvement avaient été arrêtés et présentés devant la justice chinoise pour des manifestations tenues en 2013. "Les autorités doivent arrêter de harceler ou d'intimider Xu Zhiyong et sa famille, et lui permettre de profiter de la liberté dont il a été injustement privé", a estimé dans un communiqué Patrick Poon, responsable Chine d'Amnesty International. Les autorités ont lancé une grande campagne anticorruption depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping fin 2012. Mais le Parti communiste chinois (PCC), au pouvoir en Chine, entend garder la haute main sur les opérations et considère avec une grande méfiance la participation de la société civile.