Crise Paris-Alger : quelle position pour la France après l’adoption d’une loi criminalisant la colonisation française ?
Après le vote par l’Algérie d’une loi criminalisant la colonisation française, les relations diplomatiques avec Paris se tendent. Le gouvernement français regrette cette initiative mais reste pour l’instant silencieux, tandis que la droite réclame des mesures de rétorsion jugées proportionnées à l’hostilité affichée par Alger.
Après le vote en Algérie criminalisant la colonisation française, la relation Paris-Alger est de nouveau au cœur des tensions. Le Quai d’Orsay a dénoncé "une initiative manifestement hostile" tout en affirmant vouloir "continuer à travailler à la reprise d’un dialogue exigeant".
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, avait annoncé début décembre qu’il se rendrait prochainement à Alger à l’invitation de son homologue algérien, mais l’évolution de la situation complique ce déplacement.
Un gouvernement français silencieux
À son arrivée à Beauvau, il avait plaidé pour restaurer le dialogue avec l’administration Tebboune, notamment sur les questions sécuritaires et migratoires, en désaccord avec certaines positions de la droite parlementaire, dont Bruno Retailleau, favorable à un bras de fer avec Alger.
Les tensions se sont accrues avec la condamnation à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes et le vote de la loi criminalisant la colonisation française, qui inclut des demandes d’excuses adressées à Paris.
Le gouvernement français regrette le vote de cette loi, mais reste pour l’instant silencieux. La droite réclame des mesures de rétorsion, telles que le gel des visas et des transferts de fonds, la fin de l’aide publique française ou l’abrogation des accords de 1968, proposition déjà votée par l’Assemblée nationale en novembre.
Une pression supplémentaire sur les épaules de l’exécutif, qui se refuse jusqu’ici à communiquer sur une quelconque réponse à apporter à Alger.