Même en plein confinement, les rues de certaines grandes villes restent très passantes. 1:11
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Les données de géolocalisation collectées, anonymement, par Apple et Google prouvent que le deuxième confinement est moins strict que le premier. Les Français sortent plus, prennent plus les transports et se rendent plus dans les commerces qu'au mois de mars. Le signe aussi que la menace du coronavirus est perçue différemment.
DÉCRYPTAGE

Ce confinement est-il vraiment un confinement ? Vous vous êtes peut-être posé la question ces derniers jours… Il y a du monde sur la route, dans le métro, dans la rue, dans les magasins, en tout cas ceux qui peuvent ouvrir. Et ce n’est pas qu’une impression. C'est ce que montrent les tonnes de données recueillies par Google et Apple, via nos téléphones, sur nos déplacements et la fréquentation de certains lieux. Des données anonymisées qui montrent clairement que le deuxième confinement est moins strict que le premier et que le comportement des Français face à la circulation du coronavirus a évolué en sept mois.

Deux fois plus de trajets en voiture que lors du premier confinement

D'abord, grâce aux données d’Apple, on constate que le deuxième confinement est plus lâche que le premier. Le géant californien amasse les demandes d'itinéraires faites par les utilisateurs dans son application de guidage Plans. À partir d'un jour de référence, en l'occurence le 13 janvier 2020 (qui sert de "base 100"), ces données permettent de mesurer l'évolution du nombre de déplacements sur une période donnée. Résultat, on observe qu'en mars, lors de la première semaine de confinement, les déplacements en voiture avaient chuté de 80% par rapport à la normale (la courbe noire ci-dessous).

La différence est nette avec la courbe du deuxième confinement. Depuis le 30 octobre, on observe bien une baisse mais elle n’est que de 40 à 50% environ. On utilise donc deux fois plus notre voiture que lors du premier confinement. Même constat pour les transports en commun : chute de 90% en mars mais seulement 40% en novembre. Logique puisqu'il y a plus de dérogations pour se rendre au travail. Mais, signe que davantage de commerces sont ouverts, on marche également plus actuellement qu'au printemps.   

Un changement de comportement avant les deux confinements

Bien que froides et sans sentiments, les données permettent également de jauger la responsabilité des Français face au Covid-19, cette fois grâce à Google qui mesure la fréquentation de certains lieux publics. Ici, c’est la période d’avant-confinement qui nous intéresse. Que ce soit pour les commerces, les parcs, les arrêts de bus ou encore les lieux de travail, en mars, la courbe montre clairement que la fréquentation une baisse progressive de la fréquentation de l'ordre de 20 à 30% dans les jours précédant la prise de parole d’Emmanuel Macron. 

En revanche, en octobre, pas de baisse notable, les Français n'ont pas franchement changé leurs habitudes. Le couvre-feu n'a eu qu'un effet minime sur la fréquentation des commerces et restaurants, avec une baisse de l'ordre de 10 à 20% par rapport à une journée pleine. On remarque même un net rebond pour les parcs et les magasins la veille de début du deuxième confinement. Comme si les gens avaient voulu profiter d'une dernière journée de "liberté", et ce en dépit des multiples alertes sur la circulation rapide du virus.