Covid-19 : hospitalisations et réanimations en hausse, 68.060 morts au total

Selon Santé publique France, hospitalisations en réanimations sont à la hausse.
Selon Santé publique France, hospitalisations en réanimations sont à la hausse. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Alors que les Roubaisiens vont se faire massivement tester cette semaine, la situation sanitaire liée au Covid-19 continue d'inquiéter en France, où les autorités, notamment à Marseille, craignent particulièrement le variant anglais du virus. Lundi, les hospitalisations et réanimations sont en hausse par rapport à la veille. 
L'ESSENTIEL

Un an jour pour jour après l'annonce par la Chine du premier mort du Covid-19, près de 2 millions de personnes sont décédées de cette maladie dans le monde. En France, la semaine qui s'ouvre lundi est "décisive", confie l'exécutif : alors que la situation sanitaire continue de se dégrader et un couvre-feu avancé à 18 heures dans huit nouveaux départements, de nouvelles restrictions pourraient être adoptées dans les prochains jours. D'après le dernier bilan de Santé publique France, hospitalisations et réanimations ont augmenté lundi. La crainte de l’arrivée du variant britannique du Covid-19 grandit également, notamment à Marseille. 

Les principales informations à retenir :

  • Une grande campagne de dépistage démarre lundi à Roubaix
  • La situation virale est jugée "inquiétante" à Marseille, où huit cas du variant anglais sont désormais recensés
  • Le couvre-feu débute à 18 heures dans 8 nouveaux départements, dont les Bouches-du-Rhône
  • Plus de 2 millions de morts dans le monde, selon le dernier bilan

Les hospitalisations et réanimations augmentent

24.846 patients étaient lundi hospitalisés en France, soit 287 de plus que la veille. Les services de réanimation accueillent quant à eux 2.676 personnes, 46 supplémentaires par rapport à dimanche. Au total, 68.060 personnes sont mortes en France du Covid-19. 

D’après Santé publique France, les contaminations ont augmenté de 17% lors de la première semaine de janvier. Le pourcentage de tests positifs par rapport au nombre de tests effectués est lui aussi est en hausse, s'élevant à 5,4% soit 2,6 points supplémentaires par rapport à la semaine précédente.

Un troisième confinement va-t-il être décrété ?

Si rien n'est certain pour l'heure, le mot confinement n'est en tout cas plus tabou depuis longtemps pour le gouvernement. En cas d'aggravation de la situation épidémique, l'exécutif n'hésitera pas à prendre des mesures "plus restrictives". Cela pourrait prendre la forme d'un élargissement au niveau national du couvre-feu à 18 heures, voire d'un reconfinement national, qui n'est néanmoins pas prévu "à ce stade", selon Gabriel Attal, invité d'Europe 1 lundi matin. Lors de cette semaine que des conseillers ministériels estiment "décisives", Jean Castex doit s'exprimer jeudi.

Ce possible reconfinement s'explique par de mauvais indicateurs sanitaires : depuis mardi, le nombre moyen de contaminations est de 18.000 par jour, loin de l'objectif gouvernemental fixé à 5.000. Le taux de positivité des tests est, lui, de 6,5%, contre 5,2% il y a une semaine. Et la situation devrait se dégrader durant les jours à venir, comme nous vous l'expliquons dans cet article

Le couvre-feu avancé dans certains départements

C’est une mesure "difficile mais nécessaire", selon les mots du Premier ministre Jean Castex. Ainsi, le couvre-feu a été avancé à 18 heures dans certains départements : le Cher, l'Allier, la Côte-d'Or, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, ainsi que le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône. La mesure, déjà en place dans certains territoires, entre en vigueur à partir de dimanche. Au total, 22 départements sont concernés.

Dans le Var et la Drôme, qui ne faisaient pourtant pas partie des départements envisagés, le couvre-feu est également avancé à 18 heures, mais seulement à partir de mardi.

Roubaix lance sa campagne de dépistage massif

Les Roubaisiens ne semblent pas tous conquis par l'idée d'un dépistage de masse. Alors qu'un dépistage massif, qui doit se terminer samedi, a commencé lundi, la première journée a connu une fréquentation en dents de scie. L'objectif affiché est de recenser les cas positifs et en particulier ceux porteurs du variants anglais du coronavirus. Les autorités espèrent tester jusqu'à 30% des habitants, mais des réticences sont palpables. Lisez ici notre reportage

La situation virale jugée "inquiétante" à Marseille

Selon le maire PS de Marseille Benoît Payan, la situation virale est "inquiétante" dans la ville, où sept nouveaux cas liés au variant anglais du virus à l'origine de la maladie ont été découverts - huit sont recensés au total. "Il nous faut réagir immédiatement, nous souhaitons que l'on sorte des schémas habituels de la crise et tout faire pour tracer, tester et isoler en urgence tous les porteurs potentiels de la souche britannique", a exhorté l'édile.

Le préfet du département, Christophe Mirmand, a qualifié l'évolution de l'épidémie de "défavorable" et "très rapide", au micro d'Europe 1. Il appelle à "mobiliser toutes les mesures de précaution pour permettre de tester à partir des foyers infectieux qui sont identifiés."

Globalement dans les Bouches-du-Rhône, le taux d'incidence est dimanche de 230 pour 100.000 habitants, largement supérieur à la moyenne nationale, d'environ 155. "On se prépare à une augmentation des réanimations, dans les 15 jours à venir", prévient Dominique Rossi, président de la commission médicale d'établissement de l'APHM, invité d'Europe 1 dimanche. Retrouvez ici son interview complète.

Véran défend la stratégie vaccinale

Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche, le ministre de la Santé a reconnu un "manque de clarté dans l'explication de la campagne vaccinale" contre le coronavirus. Toutefois, ce mea culpa n'a pas empêché Olivier Véran de défendre la stratégie française en la matière, très critiquée pour la lenteur de son démarrage. "Quand je dis ne pas confondre vitesse et précipitation, ce n’est pas pour faire l’éloge de la lenteur. C’est pour dire que nous avons pour objectif, à la fin du mois de janvier, d’avoir proposé le vaccin et vacciné plus d’un million de Français."

Et d'assurer : "Nous aurons dix fois plus de centres que la plupart nos voisins pour éviter aux Français de 80 ans de faire trois heures de queue dehors en plein hiver et de parcourir 150 kilomètres pour se faire vacciner."

Interrogé sur le variant britannique du Covid-19, le ministre de la Santé a ensuite indiqué que "plusieurs clusters ont été identifiés en France", notamment un à Marseille. Mais pour ce qui est d'éventuels nouveaux foyers de contagion de cette souche - qui serait jusqu'à "70% plus contagieuse" - Olivier Véran a avoué "ne pas pouvoir répondre" à ce stade. Néanmoins, d'après des "données extrêmement préliminaires à prendre avec la plus grande précaution", il explique que sur les "1.000 premiers cas positifs" que l'on soupçonnait d'être du variant, "le séquençage génétique" a révélé "environ 10 cas de variant. C'est-à-dire aux alentours de 1%".  

La vaccination monte en puissance dans le monde

Dans le reste du monde, la vaccination poursuit son cours. La société allemande de biotechnologie BioNTech a estimé lundi être en mesure de produire "2 milliards de doses" du vaccin contre le Covid-19 d'ici la fin 2021, nettement plus que le précédent objectif portant sur 1,3 milliard de doses. La PME allemande, associée au géant américain Pfizer, est parvenue à cette nouvelle estimation en tenant compte du "nouveau standard" permettant d'administrer 6 doses par flacon au lieu de 5, selon un document mis en ligne sur son site internet. BioNTech compte également sur "l'expansion de ses installations actuelles", dont la mise en route, attendue en février, d'un autre site de production européen, à Marbourg en Allemagne.

De son côté, la Russie a affirmé lundi que 1,5 million de personnes dans le monde se sont fait administrer son vaccin Spoutnik V, fortement mis en avant par le Kremlin qui en a fait un instrument d'influence géopolitique. La Russie a été le premier pays au monde en août dernier à homologuer un vaccin contre le coronavirus, une annonce qui avait été accueillie avec scepticisme par la communauté internationale qui l'a jugée prématurée, avant même le début des essais cliniques de masse (phase 3) et la publication de résultats scientifiques.

Pour autant, les campagnes de vaccination massives ne suffiront pas à garantir une immunité collective en 2021, a averti lundi l'OMS. Le déploiement des vaccins, quand il s'agit de milliards de doses, "prend du temps", a expliqué la responsable scientifique de l'OMS, Soumya Swaminathan, exhortant à "faire preuve d'un peu de patience". 

La Belgique franchit le cap des 20.000 morts, l'Allemagne celui des 40.000

La Belgique, un des pays le plus endeuillés au monde par la pandémie par rapport à son nombre d'habitants, a franchi dimanche le cap des 20.000 décès liés au nouveau coronavirus, dont plus de la moitié concernent des résidents de maisons de retraite. Ce pays de 11,5 millions d'habitants recensait 662.694 cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie en mars 2020, et 20.038 décès (contre 19.992 samedi), selon les chiffres publiés par l'institut de santé publique Sciensano.

Par ailleurs, l'Allemagne a enregistré 465 décès de la maladie Covid-19 ces dernières 24 heures, portant le total depuis le début de la pandémie à 40.343.

Plus de 1,9 million de morts dans le monde

Depuis l'annonce par Pékin il y a tout juste un an, le 11 janvier 2020, du premier décès du Covid-19, un homme qui faisait ses courses sur un marché de Wuhan, la pandémie a fait plus de 1,93 million de morts dans le monde, d'après un bilan établi lundi par l'AFP à partir de sources officielles. 

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de décès (plus de 374.340). Suivent le Brésil (203.100 morts), l'Inde (151.160), le Mexique (plus de 133.700) et le Royaume-Uni (plus de 81.400). Le nombre de victimes à l'échelle mondiale est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé.