Coronavirus : 42.960 morts en France, près de 5.000 réanimations

Le dernier bilan de l'épidémie fait état de 42.960 morts en France.
Le dernier bilan de l'épidémie fait état de 42.960 morts en France. © AFP
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1 avec AFP , modifié à
Alors que le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi un statu quo sur le reconfinement pendant au moins 15 jours, le dernier bilan de l'épidémie fait état de 42.960 morts en France. Le nombre de cas graves en réanimation augmente également et s'établit désormais à 4.899.
L'ESSENTIEL

Statu quo sur le reconfinement. Lors d'une conférence de presse jeudi, Jean Castex a annoncé que les règles de ce nouveau confinement resteraient "inchangées" pendant au moins 15 jours. Néanmoins, le Premier ministre n'a pas écarté une possible réouverture des commerces au 1er décembre si la situation sanitaire le permet. Jean Castex a également réaffirmé l'objectif du gouvernement, à savoir "permettre aux Français de passer Noël en famille", tout en jugeant qu'il n'est "pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser de grandes fêtes", notamment pour le 31 décembre. 

Sur le plan sanitaire, le bilan de Santé Publique France faisait état jeudi de 42.960 décès, tandis que 4.899 malades se trouvent en réanimation. Lueur d'espoir cependant, dans "un scénario optimiste", l'Union européenne annonce qu'elle pourrait débuter "au premier trimestre 2021" les vaccinations contre le coronavirus

Les informations à retenir 

  • 42.960 morts et près de 5.000 patients en réanimation
  • Le reconfinement est maintenu en l'état pendant au moins 15 jours.
  • Un allégement est possible pour les commerces au 1er décembre
  • "Pas de grandes fêtes" pour Noël, annonce Castex

Castex annonce un statu quo pendant au moins 15 jours

Lors d’une conférence de presse en forme de point d’étape sur la situation sanitaire française, 15 jours après la mise en place du reconfinement, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'il "serait irresponsable de lever les règles du confinement dès maintenant". "Nous avons décidé ce matin de maintenir inchangé, au moins pour les quinze prochains jours, les règles du confinement", affirme-t-il. "Je sais quelles sont les angoisses des commerçants qui n'aspirent qu'à pouvoir travailler et qui sont très inquiets de ne pouvoir rouvrir assez tôt avant les fêtes de fin d'année. Notre objectif est bien de pouvoir y parvenir. Mais ce moment n'est pas encore venu." 

"L’évolution de nouvelles contaminations s’est ralentie depuis une semaine", soit une baisse de l’ordre de 16% par rapport à la semaine précédente. Mais le Premier ministre appelle à la prudence sur le fameux R0, le taux de reproduction du virus, qui est récemment passé sous la barre des 1. "Prudence ! Cette tendance est récente, donc fragile, et ne peut produire des résultats que si elle se confirme dans la durée. Nous ne voyons pas encore l’impact de cette évolution sur les hospitalisations."

Une possible réouverture des commerces au 1er décembre

Néanmoins, si la baisse des cas positifs se confirme, Jean Castex avance que le pic de la deuxième vague pourrait être atteint "la semaine prochaine". Dans ce cas de figure, des mesures d’allègement pourraient intervenir à compter du 1er décembre, mais elles seraient "strictement limitées aux commerces". Ces réouvertures pourraient s'envisager sur la base d'un protocole renforcé, mais cela ne concernerait pas "d'autres établissements recevant du public ou les risques de contamination sont par nature plus élevés, comme par exemple les bars, les restaurants et les salles de sport".

A contrario, dans le cas d'une hausse des cas, "des mesures supplémentaires" pourront être prises. 

Quel que soit la situation épidémiologique française au-delà du premier décembre, une attestation sera toujours nécessaire pour se déplacer, à fait savoir le Premier ministre.  

"Pas de grandes fêtes" pour Noël

Le Premier ministre Jean Castex souhaite "pouvoir permettre un nouvel allégement" pour les vacances de Noël, mais juge "pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser de grandes fêtes", notamment pour le réveillon du 31 décembre. "Notre objectif est de pouvoir permettre un nouvel allégement au moment des vacances de Noël", pour que les Français "puissent passer des fêtes de fin d'année en famille", a-t-il expliqué. Mais elles ne pourront "pas se tenir de la même manière que d'habitude". "Il ne serait pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre."

Un appel au civisme et un renforcement des contrôles

Pour qu'un Noël en famille soit possible, Jean Castex a demandé de ne "pas relâcher" mais d'"amplifier" les efforts face au confinement, en appelant au "civisme" pour le respecter. Comme l'indiquait déjà Europe 1 mardi, le Premier ministre a indiqué avoir demandé au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, un renforcement des contrôles de police, alors que 581.000 ont déjà été pratiqués depuis le 30 octobre, occasionnant "88.455 verbalisations".

"Je remercie très sincèrement l'immense majorité des Françaises et des Français qui respectent les règles communes mais nous constatons dans certaines zones ou parties du territoire un respect encore insuffisant de ces règles", a-t-il pointé.

Une pression fortement accrue sur le système hospitalier

Jean Castex a par ailleurs annoncé que la "pression sur notre système hospitalier s'est fortement accrue". On compte "une hospitalisation toutes les 30 secondes et une admission en réanimation toutes les trois minutes", indique-t-il en précisant que 40% des cas graves ont moins de 65 ans. Par ailleurs, le chef du gouvernement indique "qu'un décès sur quatre en France est désormais dû au coronavirus". "Le pic du mois d'avril" en nombre d'hospitalisations a été franchi en France, soit au-delà de la barre des 32.000.

Les aides aux entreprises bientôt versées, prolongation de l'indemnisation des chômeurs en fin de droit

"Les dispositifs d'aide que nous mettons en place [...] se traduiront par le versement des premières aides financières au titre de l'activité partielle ou du fonds de solidarité de 10.000 euros par mois dans les prochains jours et d'ici la fin du mois de novembre", a par ailleurs annoncé Jean Castex. 

Pour les demandeurs d'emplois en fin de droit "le temps du confinement", le chef du gouvernement a également pointé "que tout doit être fait pour éviter le risque de bascule dans la précarité". Par conséquent, un dispositif "exceptionnel des droits à l'assurance chômage" va être mise en place. Cette mesure avait déjà été adoptée pendant le premier confinement qui avait duré trois mois, du 17 mars au 10 mai.

La ministre du Travail Elisabeth Borne a également indiqué jeudi qu'un "délai supplémentaire pour s'inscrire à Pôle emploi" serait accordé. "Un demandeur d'emploi qui doit réunir les pièces pour s'inscrire bénéficiera d'un délai supplémentaire pour rassembler tous les justificatifs nécessaires, ce qui peut être plus difficile dans la période de confinement", a relevé la ministre. 

Les effets "cohérents" du reconfinement sur les déplacements

Jean Castex a également indiqué que le reconfinement provoquait des effets "cohérents" avec ce que recherche le gouvernement. S'appuyant sur des chiffres, il précise que les déplacements domicile/travail est en baisse de 22%, la fréquentation de transports collectifs a fortement baissé (-55% dans le métro à Paris). Sur les déplacements longue distance, on observe même une baisse de 85% déplacements en train. Mais le Premier ministre a estimé que des progrès sont encore possible.

1.600 emplois étudiants créés dans les universités pour accompagner les premières années 

Près de 1.600 étudiants seraient recrutés, de novembre à janvier, pour accompagner dans les universités "les étudiants de première année" et les étudiants "les plus en difficulté", a également dit le Premier ministre. "Nous sommes attentifs à la situation d'isolement des plus jeunes et en partie des étudiants dont les établissements n'assument plus leur enseignement qu'à distance". Dans les prochains jours, chacune des 800 cités universitaires disposeraient de deux référents étudiants pour "renforcer le travail des Crous".

Près de 43.000 morts, 4.899 patients en réanimation

La France compte jeudi soir 42.960 morts du Covid-19 depuis le début de l'épidémie, soit 425 de plus depuis le dernier pointage. Le nombre de cas graves en réanimation augmente à nouveau et s'établit désormais à 4.899. Par ailleurs, 32.683 patients sont actuellement hospitalisés pour cause de Covid-19, soit 737 de plus sur les dernières 24 heures. 

Autre indicateur inquiétant : le nombre de cas graves hospitalisés continue aussi de grimper. 4.803 malades se trouvent actuellement dans les services de réanimation, qui ont admis 351 nouveaux patients en 24 heures. La capacité totale des services de réanimations pour toutes pathologies confondues a déjà été portée de 5.000 à 6.400 lits et devrait bientôt passer à 7.500.

Auvergne-Rhône-Alpes en difficulté 

La situation n'est pas homogène sur l'ensemble du territoire. Ainsi, la région Auvergne-Rhône-Alpes est le nouvel épicentre de l’épidémie, contre le Grand Est en début d’année. Suivent les Hauts-de-France et l’Île-de-France. En revanche, il y a moins de contaminations en Nouvelle-Aquitaine et dans le Grand Est cette fois.

La situation en Savoie est particulièrement inquiétante. Avec 1.121 cas positifs mercredi pour 100.000 habitants soit un taux d'incidence 2,5 fois plus important que la moyenne nationale, c'est le département le plus touché par le Covid-19. Sur Europe 1, le président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, assure que la Région fait "tout ce qu'elle peut pour protéger les habitants". Des transferts de patients ont déjà eu lieu et la Région a installé des purificateurs d'air dans certains lycées pour une expérimentation qui devrait, à terme, se généraliser. 

Raoult poursuivi par l'Ordre des médecins de son département

Didier Raoult est poursuivi par l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône qui lui reproche plusieurs entorses au code de déontologie liées à la promotion de l'hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19. Les poursuites engagées par le conseil de l'Ordre des médecins font suite à cette saisine mais aussi à plusieurs signalements de patients et médecins. "Tout ça n'est pas du droit, mais de la communication", a réagi Me Fabrice Di Vizio, son avocat, estimant que la relaxe de son client serait "une évidence". On vous explique tout ici.

Des indices sur les lieux les plus "contaminants"

Une étude américaine de l'université de Stanford apporte quelques précieuses informations sur les lieux de contamination. Sans surprise, les endroits clos et mal aérés représentent le plus de risques pour les visiteurs. Mais ce n'est pas le seul enseignement de cette enquête, dont nous vous détaillons les éléments les plus saillants dans cet article.

Vers une meilleure collaboration au sein de l'UE

Dans un scénario "optimiste", l'Union européenne pourrait débuter au premier trimestre 2021 les vaccinations contre le Covid-19, a affirmé mercredi la directrice de l'agence européenne en charge des épidémies. Les laboratoires américain Pfizer et allemand BioNTech ont relancé les espoirs en faisant état d'un vaccin "efficace à 90%", selon les résultats préliminaires d'un essai encore en cours.

La Commission européenne a annoncé mercredi avoir approuvé un contrat avec les deux groupes pour acheter jusqu'à 300 millions de doses de leur vaccin, tandis que la concurrence fait rage. La Russie, déterminée à faire la course en tête, a revendiqué mercredi un taux d'efficacité de 92% pour son propre vaccin, le Spoutnik-V.

Afin de mieux coordonner les actions des 27 pays de l'Union européenne lors de prochaines crises sanitaires, Bruxelles a également dévoilé mercredi son projet d'"Union de la santé" en créant une nouvelle agence aux pouvoirs étendus, la Health Emergency Response Authority (HERA). Elle ne devrait toutefois pas voir le jour avant 2023.

Près d'1,3 million de morts dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1.285.160 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi matin. Plus de 52.151.580 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 241.808 décès, suivi par le Brésil (163.373 morts), l'Inde (128.121 morts), le Mexique (96.430 morts), et le Royaume-Uni (50.365 morts). Parmi les pays les plus durement touchés, la Belgique est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, suivi par le Pérou, l'Espagne et le Brésil.