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Victor Dhollande, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Une modélisation de l'université de Stanford élaborée en mars s'est penchée sur les lieux de contamination au coronavirus. Sans surprise, les lieux clos et mal aérés représentent le plus de risques pour les visiteurs, avec deux facteurs déterminants.
DÉCRYPTAGE

S'il y a "fléchissement" de la progression de l'épidémie de coronavirus, le pic reste à venir dans les hôpitaux. Mercredi, le bilan national s'est alourdi de 329 morts supplémentaires (42.535 morts au total), avec 351 nouveaux malades en réanimation, où le seuil des 5.000 patients se rapproche. Mais à mesure que les semaines de crise sanitaire défilent, une question décisive reste en suspens : où attrape-t-on le Covid-19 et quels sont les lieux les plus contaminants ? Une étude américaine apporte quelques précieuses informations sur ce paramètre-clé dans la lutte contre l'épidémie.

Les modélisateurs de l’université de Stanford ont combiné les données de mobilité de près de 100 millions d’Américains dans les dix plus grandes villes du pays. Leurs mouvements entre leurs lieux de vie et les différents types de commerces ont été passés au peigne fin. Le premier enseignement de cette étude est le suivant : la majorité des contaminations est liée à un petit nombre de lieux. Ainsi, à Chicago, 85% des contaminations ont lieu dans 10% des lieux examinés.

Utile pour préparer le déconfinement

Sans surprise, ce sont les restaurants, les salles de sports, les cafés et les hôtels qui figurent en tête de ce classement des endroits de super-contaminations. En fait, ce sont tous les espaces clos, mal aérés et qui accueillent beaucoup de monde.

Deuxième enseignement de cette étude : les deux principaux facteurs qui déterminent les risques pour les visiteurs sont le temps que l'on passe dans ces lieux et la densité de personnes. "Cette étude permet d’identifier quels sont les endroits qui favorisent le plus les infections et peut-être ceux sur lesquels on a le plus de marge pour réduire ces densités et ces temps passés", explique Pascal Crepey, épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique.

L'Institut Pasteur prépare une étude

En revanche, il existe un bémol dans cette étude, réalisée en mars dernier, au début de la première vague : les protocoles sanitaires n’étaient pas encore appliqués dans ces lieux et personne ne portait de masque. Les scientifiques ont également décidé de ne pas inclure, pour des questions pratiques, les entreprises dans leur étude.

Pour le moment, il n’existe pas d’enquête similaire en France. Mais l’Institut Pasteur élabore actuellement une étude afin de déterminer les lieux les plus contaminants. Nul doute qu’elle sera regardée de très près par le gouvernement au moment des prises de décision pour le déconfinement.