Vaste escroquerie aux chéquiers volés

Les escrocs effectuaient des achats avec des chèques volés dans les grandes surfaces de la région parisienne.
Les escrocs effectuaient des achats avec des chèques volés dans les grandes surfaces de la région parisienne. © MaxPPP
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et Pierre de Cossette , modifié à
Six personnes ont été interpellées lundi dans le cadre d'une enquête sur un réseau de faussaires.

En trois mois, les gendarmes ont fait coup double. En juillet dernier, les enquêteurs de la Brigade de recherche de Palaiseau, en Essonne, avaient détecté une vaste escroquerie aux chéquiers volés. Une opération qui leur a permis, par la suite, de remonter jusqu'à un réseau de faussaires de documents d'identité. Lundi, six hommes âgés d'une trentaine d'années ont été interpellés à Paris et à Pantin en Seine-Saint-Denis.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les suspects alimentaient, grâce à des faux papiers créés pour l'occasion, un réseau qui effectuait depuis plusieurs mois des achats avec des chèques volés par ailleurs. Les escrocs envoyaient en fait des "mules", munis de chéquiers volés et de faux papiers, acheter des ordinateurs portables, des smartphones, des consoles de jeux mais aussi du champagne dans des grandes surfaces.

Des "mules" avec de faux papiers d'identité

Les "mules", généralement des jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années, bénéficiaient de 24 heures pour écouler un chéquier. "La mule reçoit pour mission d'aller, dans la journée, écouler, les 20 ou les 25 chèques afin que la banque n'ait pas le temps de réagir et de faire opposition", a expliqué à Europe 1, le chef d'escadron Pierre-Henri Crémieux, qui commande la compagnie de gendarmerie de Palaiseau.

"Nos adversaires sont assez malins. Ils viennent aux heures de fortes affluences, quand les caissières n'ont pas forcément l'attention suffisante ou le recul nécessaire pour pouvoir détecter le côté falsifié des documents", a ajouté l'enquêteur. Ce genre d'opération s'effectuait en moyenne trois fois par semaine. Au total, les membres du réseau d'escroquerie auraient acheté près de 800.000 euros de matériel.

Une escroquerie très lucrative

C'est l'interpellation d'une "mule", dans un supermarché de La Ville-du-Bois, dans l'Essonne, en février dernier, qui a permis aux enquêteurs de remonter la filière, notamment grâce à l'aide de filatures et d'écoutes téléphoniques.

Le réseau d'escroquerie aux chéquiers volés n'était pas le seul à bénéficier des services des six hommes interpellés. Les faux papiers étaient également destinés à des étrangers en situation irrégulière. Les membres de ce trafic réalisaient près de 50 documents par jour. Un commerce très lucratif pour les faussaires. Selon des informations d'Europe 1, les enquêteurs de la Brigade de recherche de la gendarmerie de Palaiseau ont en effet mis la main sur du matériel d'impression, 115.000 euros en liquide et des voitures de luxe.