Lorsqu'il est arrivé rue de Grenelle, de nombreuses "unes" dans la presse faisaient de Jean-Michel Blanquer le "chouchou de la classe", un "atout réformateur", et même un "vice-président". Depuis il a enchaîné les réformes : réduction des effectifs en CP et CE1 des écoles défavorisées
-une promesse de campagne d'Emmanuel Macron -, retour à la semaine de 4 jours, école obligatoire à trois ans… Sa réforme du bac
a eu du mal à passer et fait descendre des milliers d'enseignants dans la rue, avant de se solder par une grève inédite des correcteurs.
Auteur de deux livres, L'École de la vie en 2014 et L'École de demain (éd. Odile Jacob dans les deux cas) deux ans plus tard, Jean-Michel Blanquer a vite donné des gages aux nostalgiques d'une école à l'ancienne (en prônant une dictée quotidienne ou en réhabilitant les chorales) mais affiche toujours comme priorité le primaire et la réduction des inégalités scolaires, et défend un pilotage basé sur les sciences et les évaluations. D'abord ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse uniquement, il a vu son périmètre élargi à la faveur du remaniement ministériel de juin 2020
, gagnant la tutelle des Sports.
Pendant la crise du coronavirus, confronté à une situation inédite - la fermeture de toutes les écoles du pays - il a plusieurs fois été recadré ou démenti par le couple exécutif. Interrogé à de nombreuses reprises sur l'absence de certains enseignants dans les établissements à la reprise, le ministre a dénoncé un "prof-bashing absurde"
, saluant "l'engagement magnifique" des professeurs pendant cette période.