Face au Covid-19, l'Allemagne durcit et prolonge ses restrictions jusqu'à mi-février

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L'Allemagne durcit et prolonge ses restrictions contre le Covid-19 jusqu'à mi-février. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le nombre de personnes malades du Covid-19 hospitalisées en réanimation s'élève à 2.829, avec l'admission de 315 malades supplémentaires en 24 heures, selon le dernier bilan de Santé publique France. En Allemagne, les restrictions sanitaires en vigueur sont durcies et prolongées jusqu'à mi-février.
L'ESSENTIEL

Malgré des critiques sur la logistique dès la première journée de la campagne élargie de vaccination contre le Covid-19, Jean Castex a indiqué que l'objectif de vacciner "plus d'un million de nos concitoyens" d'ici la fin janvier était maintenu. La circulation du virus reste élevée sur le territoire national et le nombre d'hospitalisations en réanimation a encore augmenté mardi, selon un dernier bilan des autorités sanitaires. En Allemagne, les restrictions sanitaires en vigueur sont durcies et prolongées jusqu'à mi-février.

Les principales infos à retenir :

  • Restrictions durcies et prolongées en Allemagne jusqu'à la mi-février 
  • 71.342 morts du Covid-19 en France, la circulation du virus reste élevée
  • Cinq décès en France de personnes âgées qui avaient reçu une dose de vaccin, mais pas de lien établi avec l'injection

Restrictions durcies et prolongées en Allemagne 

La chancelière Angela Merkel a annoncé le durcissement et la prolongation des restrictions en vigueur jusqu'au "14 février 2021", après plus de huit heures de négociations avec les dirigeants régionaux. Restaurants, cafés, enceintes sportives et culturelles sont fermés depuis deux mois et demi et vont le rester jusqu'au 14 février au moins. La fermeture des établissements scolaires (écoles et crèches) est également prolongée. 

Les rassemblements privés restent aussi très limités, avec la possibilité de n'inviter qu'une personne issue d'un autre foyer. A cet arsenal de restrictions s'ajoutent de nouvelles mesures : les masques médicaux, FFP2 ou chirurgicaux, seront ainsi désormais obligatoires dans les commerces, métros, bus, train et tramways.  

Le télétravail va également s'imposer désormais "partout où cela est possible", au moins jusqu'au 15 mars, et le port de masques médicaux, fournis par l'employeur, quand la présence sur le lieu de travail est indispensable. Face à la circulation du variant, l'Allemagne a également annoncé ne pas exclure des contrôles aux frontières de l'Union européenne. 

656 morts en 24 heures, la circulation du virus reste élevée

Le nombre de personnes malades du Covid-19 hospitalisées en réanimation a continué de grimper mardi, à 2.829 contre 2.803 la veille, selon les chiffres de Santé publique France. La barre des 2.800 personnes a été franchie lundi pour la première fois depuis mi-décembre, marquant une augmentation de la pression sur le système hospitalier. Et 315 malades du Covid-19 ont été admis en réa ces dernières 24h. Cette barre des 300 admissions quotidiennes n'avait pas été dépassée depuis mi-novembre. Le nombre de malades hospitalisés dans tous les services atteint 25.532, à un niveau similaire à lundi (25.584).

Le nombre de décès quotidiens à l'hôpital s'élève à 373, portant à 49.696 le nombre de malades positifs au Covid-19 décédés depuis la mi-mars 2020 dans les établissements hospitaliers. En ajoutant les décès dans les Ephad actualisés mardi (21.646), ce chiffre grimpe à 71.342, soit 656 morts en 24 heures. Le nombre de nouvelles contaminations se monte à 23.608, pour un taux de positivité des tests de 6,7%.

Cinq personnes "âgées ou très âgées avec des comorbidités" vaccinées sont décédées, pas de lien avec l'injection

Cinq morts de "personnes âgées ou très âgées avec des comorbidités", qui avaient reçu une injection du vaccin Pfizer/BioNTech, ont été recensées en France à ce jour, sans qu'un lien soit établi à ce stade entre leur décès et une réaction au vaccin, a-t-on appris mardi auprès des autorités de santé. "Au niveau national nous avons enregistré 139 cas d'effets indésirables et cinq décès ont été enregistrés par les centres régionaux de pharmacovigilance" de Tours, Nancy et Montpellier, a précisé le ministère des Solidarités et de la Santé, alors que près de 480.000 doses de vaccin ont été injectées en France depuis le 27 décembre.

"Dans tous les cas, il s'agit de personnes âgées ou très âgées avec des comorbidités", a ajouté la source au ministère. Ce qu'a confirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'une visite dans un centre de vaccination à Nancy. "Ce sont des personnes qui ont pu décéder dans les jours qui ont suivi la vaccination sans pour autant présenter des signes de réaction allergique" après l'injection, a-t-il déclaré.

Objectif d'un million de personnes vaccinées d'ici fin janvier maintenu

Le Premier ministre, Jean Castex, a affirmé mardi qu'"à la fin du mois de janvier, plus d'un million de nos concitoyens seront vaccinés", malgré les retards de livraison et une logistique critiquée par les oppositions dès la première journée de la campagne de vaccination élargie. En effet, dès lundi,  la prise de rendez-vous s’est avérée plus que compliquée, et de nombreux élus, sur le terrain, ont alerté face aux doses insuffisantes de vaccin reçues.

"Nous avons vacciné à ce jour 480.000 de nos concitoyens", a indiqué Jean Castex lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, en réponse à une interpellation de la présidente du groupe PS, Valérie Rabault. "Comme nous l'avions prévu, la montée en charge va s'accélérer, à hauteur de 430.000 personnes" cette semaine, a poursuivi le chef du gouvernement, sous les huées de la droite, aux cris de "Rends les vaccins !".

 

 

 "Cessez d'affoler !", leur a répondu le Premier ministre, qui a assuré que les capacités de production "sont à bloc" et que la France était livrée "au même rythme que les autres" pays. Alors que Pfizer, fabricant de l'un des deux vaccins distribués en France, a annoncé des retards de production, Jean Castex a reconnu que la France ne recevrait cette semaine "que 320.000 doses" au lieu des 520.000 initialement prévues, sur un total de 1,6 million de doses. "Mais ce sera rattrapé", a-t-il assuré.

Face aux variants, le port de certains masques en tissu déconseillés

"La quasi-totalité des masques industriels" en tissu reste valable contre le Covid-19 après de nouvelles recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP), au contraire des masques artisanaux, qui ne filtrent pas suffisamment, a indiqué mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran. "Restent valides tous les masques dont le pouvoir filtrant est supérieur à 90%", a expliqué sur France Inter Olivier Véran, selon qui cela concerne "la quasi-totalité des masques industriels grand public". C'est ce "qu'on appelle les masques grand public de niveau 1", a-t-il précisé.

"En revanche, le masque artisanal qu'on fabrique chez soi avec la meilleure intention du monde, en respectant les normes Afnor, (...) n'offre pas nécessairement toutes les garanties nécessaires" pour le Haut conseil de la santé publique, a-t-il poursuivi. Un responsable du HCSP a indiqué lundi que cette instance consultative recommandait désormais d'éviter certains masques en tissu moins filtrants, à cause de la circulation en France du variant britannique du coronavirus, plus contagieux. Les masques en tissu à éviter, selon le HCSP, sont les masques artisanaux, ainsi que les masques industriels dits "de catégorie 2". En revanche, les masques dits "de catégorie 1" restent valables.

Le passeport vaccinal au centre des débats

Alors que les campagnes de vaccination ont débuté il y a moins d'un mois dans la plupart des pays, l'idée de mettre en place un passeport vaccinal pour permettre aux personnes immunisées de reprendre des activités jusqu'alors impossible, tels que la sorite dans des musées, des salles de spectacle ou au restaurant, fait son chemin. Ce certificat de vaccination sera ainsi l'un des sujets de discussion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne jeudi lors de leur réunion virtuelle.

En France, le gouvernement semble pour l'heure réticent, à l'image d'Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, qui s'exprimait à ce sujet dimanche sur Europe 1. A l'inverse, des professionnels du tourisme se sont prononcés pour, comme Sébastien Bazin, le président du groupe Accor, mardi sur Europe 1.

Une personne sur huit a eu le Covid en Angleterre

Selon une étude officielle rendue publique mardi, une personne sur huit en Angleterre avait été contaminée par le nouveau coronavirus en décembre, marquant une nette augmentation par rapport au mois précédent (1 sur 11) sur fond de propagation d'un nouveau variant très contagieux. Dans le détail, une personne sur 10 au Pays de Galles, une sur 13 en Irlande du Nord et une sur 11 en Écosse avaient contracté le Covid-19 à la même époque, selon le Bureau des statistiques nationales, l'ONS. Ce dernier se fonde sur des tests aux anticorps réalisés de manière aléatoire dans la population et permettant donc d'également identifier les personnes asymptomatiques, et pas seulement celles testées positives.

Une troisième vague du virus, la plus meurtrière, déferle actuellement sur le Royaume-Uni. Ce pays déplore la mort de près de 90.000 personnes testées positives au Covid-19, le pire bilan en Europe. En Ecosse, même si les restrictions "commencent à avoir un impact" en termes de baisse du nombre des contaminations, ce confinement prévu initialement pour durer jusqu'à fin janvier restera en place "au moins jusqu'à mi-février", a annoncé mardi la Première ministre Nicola Sturgeon.

Plus de deux millions de morts dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.041.289 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi. Plus de 95.476.360 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Sur la seule journée de lundi, 9.002 nouveaux décès et 512.975 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. 

Les chiffres se fondent sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays et excluent les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques, comme en Russie, en Espagne - où le bilan communiqué lundi inclut les nouveaux chiffres depuis vendredi- et au Royaume-Uni.